Les prix du pétrole continuaient de reculer mardi en cours d'échanges européens, affaiblis par des prises de bénéfices alors que les combats entre jihadistes et forces gouvernementales en Irak n'affectent pas les exportations pétrolières irakiennes.

Vers 6h, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 113,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 14 cents par rapport à la clôture de lundi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 30 cents, à 105,87 dollars.

Après avoir clôturé en baisse lundi, le Brent restait «sous pression (mardi) matin, se repliant sous les 114 dollars le baril, à cause de prises de bénéfices» dues à un relatif apaisement des craintes de perturbation de l'offre irakienne de brut, expliquait Myrto Sokou, analyste chez le courtier Sucden.

Depuis son plus haut en neuf mois atteint jeudi dernier (115,71 dollars), le Brent a ainsi perdu près de deux dollars.

Les insurgés, menés par le groupe ultra radical de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), ont affermi leur autorité sur plusieurs pans du territoire irakien dans le nord, l'ouest et l'est du pays, dans une offensive fulgurante commencée le 9 juin.

Mais ils n'ont pas atteint le sud du pays, où est concentrée la plus grande partie des champs pétroliers et des infrastructures d'exportation du brut irakien.

Deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l'Irak produit actuellement près de 3,4 millions de barils par jour (mb/j).

«Contrairement aux attentes, les exportations irakiennes via le Golfe persique ont atteint des niveaux presque record en juin, malgré le retrait d'employés non essentiels» des compagnies pétrolières, rapportait Dorian Lucas, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.

Du coup, «les investisseurs financiers sont susceptibles de prendre des bénéfices», estimait-on chez Commerzbank, soulignant qu'ils avaient «joué un grand rôle» dans la hausse des prix de ces derniers jours.

Toutefois, la situation en Irak va «continuer de dominer le marché», surtout à long terme, signalaient les analystes du cabinet Energy Aspects, jugeant que l'insécurité actuelle peut menacer l'augmentation future de la production pétrolière irakienne.

L'Irak vise une production de 8,4 mb/j après 2018, avait indiqué mi-juin à Vienne, lors de la réunion de l'OPEP, le ministre irakien du Pétrole, Abdelkarim al-Louaïbi.