L'or et l'argent ont grimpé cette semaine, profitant d'un regain d'intérêt des investisseurs pour les actifs refuges en raison de la crise en Irak, tandis que les métaux platinoïdes ont reculé, alors que se profile la fin de la grève en Afrique du Sud.

Des combattants jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL, sunnites) ont lancé une offensive fulgurante en début de semaine, s'emparant de larges territoires du nord de l'Irak et de la deuxième ville du pays, Mossoul, et se rapprochant de la capitale Bagdad grâce à une très faible résistance de l'armée.

En conséquence, l'aversion au risque s'est répandue sur les marchés et les investisseurs ont favorisé les actifs refuges, au premier rang desquels se situe le métal jaune.

«La demande pour les actifs refuges a fait un retour en force après les évènements en Irak», a ainsi signalé Jonathan Sudaria, analyste de Capital Spreads.

«L'or profite de la croissance de l'aversion au risque parmi les acteurs du marché, étant demandé en tant qu'actif refuge», ont abondé les analystes de Commerzbank.

L'or a ainsi grimpé vendredi jusqu'à son niveau le plus élevé en deux semaines et demie, à 1277,65 dollars l'once.

L'argent, considéré comme une alternative bon marché au métal jaune, est lui aussi monté vendredi jusqu'à un maximum en deux semaines et demie, à 19,65 dollars l'once.

Les platinoïdes pénalisés par la fin de la grève en Afrique du Sud

À l'inverse, les platinoïdes ont terminé la semaine en baisse, alors que la longue grève dans les mines sud-africaines devrait prendre fin.

«Un accord de principe a été trouvé avec la direction (du syndicat) Amcu concernant les salaires et conditions de travail», ont annoncé jeudi les trois entreprises concernées Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin, respectivement numéro un, deux et trois du platine au monde, un métal précieux utilisé dans l'automobile et en joaillerie.

Le compromis pour mettre fin à la plus longue grève de l'histoire minière de l'Afrique du Sud semblait se confirmer vendredi, le syndicat radical Amcu ayant accepté l'accord de principe.

«À moyen et long terme, les évènements en Afrique du Sud devraient occasionner une hausse des prix (des platinoïdes) parce que les producteurs vont avoir des coûts significativement plus élevés», ont jugé les analystes de Commerzbank, signalant que la production pourrait prendre des mois à retrouver ses niveaux d'avant la grève.

Avant l'annonce de cet accord de principe, le palladium est monté mercredi jusqu'à son niveau le plus élevé depuis février 2001, à 864,20 dollars l'once.

Ce métal précieux avait été dopé par la grève en Afrique du Sud, mais aussi par «des ventes de voitures aux États-Unis et en Chine qui ont été extrêmement robustes ces derniers mois», a-t-on expliqué chez Commerzbank.

Plus des deux tiers de l'offre mondiale de palladium sont utilisés pour la construction de pots catalytiques, principalement pour les voitures destinées aux marchés américains et chinois.