Au cours des 10 prochains jours, le gouvernement fédéral doit annoncer sa décision finale sur l'avenir de Northern Gateway, le controversé projet d'oléoduc qui divise l'Ouest. Même les détracteurs s'attendent cependant à ce qu'Ottawa donne le feu vert au projet de 7 milliards $.

Mais l'accord du gouvernement conservateur ne signifie pas que le pétrole - et l'argent - couleront de sitôt. Le tracé de l'oléoduc vers la côte britanno-colombienne comporte lui aussi plusieurs obstacles que devront franchir l'entreprise Enbridge et ses partenaires.

Un comité conjoint de l'Office national de l'énergie et de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale a recommandé l'approbation du projet il y a six mois, en imposant 209 conditions.

Au dire d'un porte-parole d'Enbridge, 113 de ces conditions doivent être respectées avant que la construction ne débute, ce qui prendra «beaucoup de temps».

Cinq demandes ont également été portées à l'attention de la Cour fédérale; toutes réclament une révision de la recommandation du comité fédéral, et d'autres contestations en cour sont probables.

L'opposition des groupes environnementaux a toujours été présumée, d'autant plus que le développement des sables bitumineux albertains est devenu une cible internationale pour les militants contre les changements climatiques. Les Premières Nations ont elles aussi manifesté leur désaccord, mais ces deux groupes ne sont pas les seuls à s'opposer au projet.

Les résidents de Kitimat, là où l'oléoduc doit terminer sa course et où doit être construit un terminal pétrolier, ont voté contre le projet au cours d'un référendum non contraignant.

Même le gouvernemental libéral provincial s'est officiellement prononcé contre Northern Gateway, même s'il semble prêt à changer d'avis, en attendant tout de même de prendre la mesure des forces politiques en présence.

«Il faudra déterminer si l'approbation de l'oléoduc rendra le développement encore plus difficile en Colombie-Britannique en se mettant à dos les Premières Nations qui sont vivement opposées à Northern Gateway», indique George Hoberg, un professeur à l'Université de Colombie-Britannique et le fondateur d'UBCC350, un groupe réclamant des mesures contre les émissions de gaz à effet de serre.