C'est dans une atmosphère lourde que les actionnaires d'Osisko ont approuvé hier la vente de la plus grande société minière québécoise aux firmes torontoises Yamana Gold et Agnico Eagle dans le cadre d'une transaction de près de 4 milliards de dollars.

Dans un hôtel du centre-ville, les dirigeants d'Osisko ont relaté en long et en large la courte, mais riche histoire de l'entreprise, qui a réussi à mettre en exploitation à Malartic, en Abitibi, la plus grande mine d'or du Canada, et ce, en moins de 10 ans. On a présenté un film d'une dizaine de minutes qui se voulait un hommage aux employés d'Osisko et aux résidants de la région.

Par la suite, le président du conseil d'administration d'Osisko, Victor Bradley, a longuement énuméré les résultats des votes par procuration. Sans surprise, la transaction a été entérinée par plus de 90% des actionnaires de l'entreprise. Le tout sera officialisé en cour d'ici deux semaines.

Transfert des permis

L'attention se tourne maintenant vers le gouvernement du Québec, qui doit avaliser le transfert des nombreux permis de la mine de Malartic. Le traitement du dossier pourrait encore prendre plusieurs semaines.

«C'est un processus gouvernemental, a commenté le PDG d'Osisko, Sean Roosen. Ça va suivre son cours normal. Il y a toute une équipe de fonctionnaires et d'avocats qui travaillent là-dessus.»

Osisko devra obtenir le feu vert des ministères de l'Environnement et des Ressources naturelles. «Dans une transaction de la taille de celle qu'on est en train d'exécuter, il y a toujours des questions, mais on va travailler fort pour être sûrs et certains que toutes les autorisations nécessaires soient mises en place le plus tôt possible», a affirmé M. Roosen.

La Loi sur la qualité de l'environnement prévoit notamment que Québec peut imposer des conditions au transfert de certificats d'autorisation.

Le PDG Sean Roosen et Bryan Coates, chef de la direction financière, s'apprêtent maintenant à prendre les rênes de la «Nouvelle Osisko», une entreprise de bien moindre envergure qui recevra des redevances sur les activités de la mine de Malartic et qui tentera de développer un camp minier prometteur au Mexique.

Peu de licenciements

M. Roosen ne croit pas que Yamana et Agnico licencieront beaucoup d'employés d'Osisko. Yamana n'a aucune présence au Québec et devra désormais y établir un bureau, a-t-il souligné. Yamana vient d'ailleurs de recruter le Québécois Daniel Racine, un ancien dirigeant d'Agnico, au poste de vice-président des activités canadiennes.

Osisko a par ailleurs jugé «dénuées de tout fondement» les allégations formulées par Abitibi Royalties dans une poursuite déposée mercredi en Cour supérieure. La firme cotée à la Bourse de croissance TSX est partenaire d'Osisko dans une coentreprise détenant 10 titres miniers à Malartic. Elle soutient qu'Osisko ne peut pas céder sa participation dans cette coentreprise à Yamana et Agnico sans obtenir son consentement.