Les cours du pétrole ont nettement progressé mercredi à New York, portés par un recul inattendu des stocks de brut aux États-Unis, jusque-là à des niveaux record, dans un marché continuant de surveiller la situation en Ukraine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin a grimpé de 1,27 dollar, finissant au-dessus du seuil des 100 dollars pour la première fois depuis le 29 avril, à 100,77 dollars.

«Les prix se sont appréciés en raison de la baisse surprenante des réserves de brut aux États-Unis» dont a fait état le rapport hebdomadaire du département américain de l'Énergie (DoE) mercredi, a relevé Tim Evans, de Citi Futures.

Le ministère a annoncé mercredi que les réserves de brut avaient reculé de 1,8 million de barils la semaine dernière, contredisant les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, qui tablaient sur une hausse de 1,2 million de barils.

Alimentés par la hausse continue de la production aux États-Unis, ces stocks avaient été jusque-là en progression quasi-continue depuis le début de l'année. Ils avaient atteint la semaine dernière un sommet depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires, et même depuis avril 1931, en données mensuelles, à 399,4 millions de barils.

D'autre part, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, le WTI, ont poursuivi leur recul observé au cours des précédentes semaines, affichant une diminution de 1,4 million de barils, à 24,0 millions de barils.

«Cela prouve que nos capacités d'acheminement du brut par oléoduc s'améliorent nettement et que l'accélération de l'utilisation des raffineries» avant le début de la saison des grands déplacements aux États-Unis «provoque une hausse de la demande», a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

De ce fait, «on utilise davantage de brut nord-américain et on en importe moins», a-t-il poursuivi.

Les importations nettes ont en effet reculé de quelque 600 000 barils, à 6,8 millions de barils par jour.

Les stocks d'essence ont toutefois augmenté bien plus qu'attendu, de 1,6 million de barils, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) reculant, contre toute attente, de 400 000 barils.

Sur le front géopolitique, le marché est resté attentif à l'évolution de la situation en Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine a proposé mercredi un scénario de désescalade de la crise, appelant les séparatistes pro-russes à reporter un référendum en échange de la fin de l'opération militaire en cours.