Les cours du pétrole cotés à New York ont terminé en légère hausse lundi à l'issue d'une séance hésitante, les investisseurs surveillant la crise ukrainienne tout en étant conscients de l'abondance des réserves aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a grappillé 7 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 104,37 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé en hausse de 42 cents par rapport à la clôture de jeudi, à 109,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) à Londres, où la place financière était fermée, mais les échanges électroniques étaient opérationnels.

Le marché «continue d'intégrer au prix du WTI et aussi du Brent une prise de risque géopolitique» en raison «de l'importance des tensions entre les pays occidentaux et la Russie autour de la crise ukrainienne», selon Bart Melek de TD Securities.

Un accord politique conclu jeudi entre Kiev, Moscou, les États-Unis et l'Union européenne, prévoyant notamment le désarmement des groupes illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés dans les villes ukrainiennes, avait suscité l'espoir d'un apaisement.

Mais Moscou a accusé lundi les autorités ukrainiennes pro-occidentales de violer l'accord de Genève censé mettre fin à l'escalade dans l'Est, en proie à une insurrection séparatiste.

Les tensions, loin de retomber, sont encore montées d'un cran pendant le week-end pascal avec une fusillade meurtrière à Slaviansk, bastion des pro-russes.

«Avec ce qui s'est passé dimanche, les acteurs du marché gardent à l'esprit qu'à tout instant la situation pourrait dégénérer», a relevé Robert Yawger de Mizuho Securities USA.

Le marché pétrolier suit avec attention la crise russo-ukrainienne, car la Russie est l'un des plus gros producteurs de pétrole au monde et principal fournisseur de gaz à l'Europe.

Mais dans le même temps, les États-Unis sont très bien approvisionnés en pétrole, comme l'a montré le dernier rapport hebdomadaire des autorités américaines sur les réserves de brut dans le pays, qui sont à leur plus haut niveau depuis juin.

Et l'annonce vendredi par l'administration américaine de la prolongation de la période de consultations avant toute décision sur l'oléoduc Keystone XL prévu entre le Canada et les États-Unis, «retarde encore plus le moment où le Canada pourra aussi exporter plus facilement ses vastes réserves», a remarqué Bart Melek.

Les cours de l'or noir profitent toutefois, selon Tim Evans de Citi, de la bonne tenue des prix sur le marché de l'essence, «où la tendance à la baisse des stocks et la perspective d'une augmentation de la demande à l'approche de la saison des grands déplacements en voiture attirent de nombreux investisseurs souhaitant miser à la hausse».