L'or a progressé cette semaine, atteignant de nouveaux plus haut depuis quatre mois, prisé comme actif refuge dans un contexte d'aversion au risque et porté par un regain d'intérêt des investisseurs financiers.

Le métal a atteint dès lundi un nouveau plus haut depuis fin octobre et n'a cessé de dépasser ce niveau jusqu'à mercredi, jour où il a atteint 1345,45 dollars l'once, au plus haut en quatre mois. L'argent a également marqué lundi un plus haut en quatre mois, à 22,17 dollars l'once.

La hausse du prix de l'or «a été accompagnée par l'entrée de capitaux dans les ETF (fonds d'investissement adossés à des stocks physiques d'or)», ont signalé les analystes de Commerzbank.

Ainsi, le plus gros de ces fonds, SPDR Gold Trust, a vu ses participations augmenter de 15 tonnes depuis vendredi dernier, à 803,70 tonnes d'or jeudi.

Ce regain d'intérêt des investisseurs financiers pour l'or est d'autant plus notable que c'est la fuite de ces derniers qui a fait fortement chuter l'or l'an dernier (-28 %).

En effet, dans un contexte d'apaisement des craintes inflationnistes et de la crise économique, les investisseurs s'étaient détournés du métal jaune, forçant les ETF à se débarrasser de 880,6 tonnes de métal jaune en 2013, selon le Conseil mondial de l'or (CMO).

De plus, l'or, qui est considéré comme un actif refuge dans les moments d'incertitudes, a bénéficié cette semaine d'une hausse de l'aversion au risque, alors que la situation s'enlise en Ukraine.

«La détérioration de la situation en Ukraine continue de soutenir les actifs jugés les plus sûrs», tels que l'or et l'argent, a ainsi estimé Fawad Razaqzada, analyste de FOREX.com.

L'argent est considéré par les investisseurs comme une autre possibilité bon marché à l'or et tend à calquer ses mouvements sur ceux du métal jaune.

Les platinoïdes au plus haut en cinq semaines

Les métaux platinoïdes ont progressé cette semaine, atteignant vendredi leur niveau le plus élevé depuis le 24 janvier, à 1458,38 dollars l'once pour le platine et 746,35 dollars l'once pour le palladium.

Jusqu'ici la grève dans le secteur du platine en Afrique du Sud, entrée jeudi dans sa sixième semaine, n'avait pas eu d'impact significatif sur les cours, le marché tablant sur d'importants stocks.

Mais «la situation de l'offre sur le marché n'est pas claire», ont jugé les analystes de Commerzbank.

«Selon des sources industrielles, les producteurs de platine auraient constitué avant la grève des stocks pouvant durer deux mois (mais) il y a maintenant des doutes croissants sur la véracité de cette affirmation», ont-ils détaillé.

Amplats, premier producteur mondial, perd l'équivalent de 4000 onces par jour de grève tandis que Implats, numéro deux mondial, perd 2800 onces par jour.