Le prix du pétrole coté à New York a légèrement reculé vendredi, pénalisé, dans un marché sans grand élan, par des indicateurs américains en demi-teinte.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a cédé 5 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 100,30 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a terminé à 109,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 56 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Depuis que le baril de WTI est parvenu en début de semaine à clôturer au-dessus de la barre symbolique des 100 dollars pour la première fois de l'année, «on a du mal à passer à l'étape suivante et on oscille autour de ce seuil», a souligné Robert Yawger de Mizuho Securities USA.

L'annonce en début de séance d'une chute surprise de la production industrielle aux Etats-Unis en janvier, imputée en partie au mauvais temps, a notamment pesé sur l'état d'esprit des investisseurs.

La stabilité affichée par le moral des ménages américains en février, alors que les analystes s'attendaient à une baisse, n'a pas suffi à les rasséréner.

Pour Robert Yawger, les acteurs du marché anticipent aussi une légère diminution de la demande de brut dans les jours à venir alors que la saison de maintenance des raffineries va s'intensifier.

Mais le recul des prix a été limité par plusieurs facteurs de nature à faire monter les cours, dont la croissance plus forte que prévu de la zone euro au quatrième trimestre, a remarqué Tim Evans de Citi.

L'offre de brut au niveau mondial est aussi perturbée par «des problèmes de production au larges des côtes de l'Angola» et «une baisse de la production en Libye», a ajouté le spécialiste.

Parallèlement, la demande mondiale d'or noir reste robuste selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE): l'organisation basée à Paris a mis en avant jeudi le fait que les stocks commerciaux des pays développés étaient au plus bas depuis six ans fin 2013, et ont affiché lors du quatrième trimestre leur plus forte baisse depuis 1999.

Par ailleurs, alors que la neige continuait de tomber sur plusieurs zones de la côte nord-est des Etats-Unis, les acteurs du marché «essaient de déterminer l'impact que va avoir cette nouvelle tempête hivernale», a commenté Phil Flynn de Price Futures Group.

«Les températures glaciales ont bien sûr des effets sur la production de pétrole et son transport, et elles font augmenter la demande en fioul de chauffage», expliquait-il. Mais «en même temps, de nombreux vols sont annulés, les gens, coincés chez eux, ne conduisent pas, etc.»