Les cours du pétrole new-yorkais ont terminé pratiquement à l'équilibre jeudi, dans un marché sans élan et hésitant entre des chiffres décevants sur l'économie américaine et une amélioration en vue de la demande mondiale.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a cédé 2 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour s'établir à 100,35 dollars.

Après le rapport sur les réserves de produits pétroliers mercredi ayant montré une hausse des réserves de brut aux États-Unis, mais aussi une nette baisse des stocks à Cushing, où est entreposé l'or noir servant de référence au WTI, le prix du baril de WTI avait grimpé à son plus haut en quatre mois.

«Depuis, on a un peu fait du surplace autour de la barre des 100 dollars», a observé Matt Smith, de la lettre d'information The Daily Distillation.

Parmi les éléments ayant permis au cours du pétrole de se maintenir figure selon lui l'accès de faiblesse du dollar. Un billet vert moins élevé face aux autres devises rend en effet plus attractifs les achats de brut libellé en monnaie américaine.

Le dernier rapport de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) a aussi apporté son soutien.

Après l'Agence américaine à l'Énergie mardi et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) mercredi, c'était en effet au tour jeudi de l'organisation basée à Paris de réviser à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour cette année.

L'AIE a aussi mis en avant le fait que les stocks commerciaux des pays développés étaient au plus bas depuis six ans fin 2013, et ont affiché lors du quatrième trimestre leur plus forte baisse depuis 1999.

Les indicateurs du jour sur l'économie américaine étaient eux décevants.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont d'une part reparties à la hausse aux États-Unis pour la semaine close le 8 février. Or les investisseurs craignent généralement qu'une hausse du chômage se traduise par une moindre consommation énergétique.

Le recul-surprise des ventes au détail en janvier, de 0,4% alors que les analystes anticipaient des ventes stables, n'était pas de nature à rassurer le marché sur la vigueur de la reprise dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir.

La tempête de neige qui sévissait sur la côte nord-est des États-Unis a aussi pu jouer un rôle selon Carl Larry de Oil Outlloks and Opinion. De nombreuses personnes n'ont pu se rendre au travail et les courtiers présents «ont sans doute joué la prudence en retirant leurs positions».