La direction de la société aurifère canadienne Osisko Mining Corporation a écrit jeudi à ses actionnaires pour leur demander de ne pas apporter leurs titres à l'offre publique d'achat hostile de Goldcorp d'une valeur de 2,6 milliards de dollars canadiens.

«Vous êtes nombreux à avoir été des actionnaires d'Osisko depuis la première heure, vous avez maintenant le droit de tirer les bénéfices de ce succès. Ne laissez pas Goldcorp vous en priver, pas à ce vil prix», a écrit la direction, suivant en cela le conseil d'administration qui avait le mois dernier jugé «l'offre de Goldcorp insuffisante».

L'offre de Goldcorp est à la fois en espèces et en échange d'actions pour une valorisation de 5,95 dollars canadiens pour une action Osisko. Depuis le déclenchement de l'offre mi-janvier, le cours de l'action a toujours été largement au-dessus de ce prix, les investisseurs tablant sur une amélioration de l'offre de Goldcorp ou une surenchère d'un autre groupe.

Jeudi vers 13h, l'action Osisko s'échangeait à 6,79 dollars, en hausse de 2,26% sur le cours de clôture la veille et 14% au-dessus de l'offre de Goldcorp.

«Depuis la première offre de Goldcorp en 2008», Osisko a avancé sur l'exploitation de son gisement de Malartic, selon la lettre d'Osisko. La mine, en exploitation depuis 2011, a produit 475.277 onces d'or en 2013 et ses réserves prouvées et probables atteignent 10 millions d'onces.

L'acquisition d'Osisko et de sa mine de Malartic, en Abitibi, conforterait la position de Goldcorp comme premier producteur d'or du Canada, alors que l'exploitation de sa mine géante Eléonore doit débuter d'ici la fin de l'année.

«Les offres précédentes étaient inadéquates pour un projet en phase de pré-production, tout comme celle-ci l'est pour une mine en production», a poursuivi la direction dans sa missive aux actionnaires. D'autant que, selon Osisko, «un nouveau programme de forage à proximité de Canadian Malartic» a été engagé et susceptible de créer «de la valeur à long terme pour les actionnaires».

«Nous vous exhortons à rejeter l'offre insuffisante de Goldcorp et à ne pas déposer vos actions», conclut Osisko.

Fin janvier, Osisko avait demandé à la Cour supérieure du Québec de bloquer l'OPA en raison de la violation par Goldcorp d'une «entente de confidentialité intervenue entre les parties» en 2012. En attendant la décision de justice, attendue début mars, Goldcorp a été obligé de repousser son offre jusqu'au 10 mars.