Le dirigeant du plus important syndicat du secteur privé au Canada souhaite provoquer un débat sur l'avenir du secteur forestier et regagner le terrain perdu par les travailleurs durant la récession, lors de sa première ronde de négociation d'importance, ce printemps, avec Produits forestiers Résolu (T.RFP).

«Il ne fait aucun doute que nous allons parler d'inverser les concessions», a affirmé vendredi le président national d'Unifor, Jerry Dias, après avoir choisi Résolu comme entreprise cible pour les négociations de cette année dans le secteur des pâtes et papiers pour l'Est canadien.

Le secteur forestier canadien a été ravagé à la suite de la crise financière, alors que les nombreuses fermetures ont réduit la main-d'oeuvre de près de moitié, à 230 000, secouant de nombreuses collectivités.

«Il est à peu près temps que nous ayons une discussion au Canada sur la façon de tirer profit de nos propres ressources naturelles et matières premières, et que nous mettions en place une économie et un système pour remettre les jeunes gens au travail», a déclaré M. Dias.

Les négociations avec Résolu doivent permettre d'établir le contrat type pour les quelque 10 000 membres d'Unifor travaillant dans le secteur des pâtes et papiers de l'Est canadien.

Le syndicat a indiqué que ses priorités seraient «d'améliorer la situation économique des travailleurs, y compris de bonifier les avantages sociaux et la sécurité d'emploi».

L'organisation a ajouté qu'elle chercherait également à obtenir la collaboration des employeurs dans le cadre d'une campagne de mise en oeuvre d'une politique nationale de la foresterie.

Les négociations avec Résolu, auparavant AbitibiBowater, commenceront à la mi-mars. Elles seront suivies par des discussions avec une cible non identifiée de l'Ouest canadien.

Le syndicat a rappelé que l'industrie avait été durement frappée par la crise, ajoutant cependant qu'elle était redevenue rentable et que les travailleurs devraient être récompensés pour les sacrifices faits pendant les temps difficiles.

Unifor a vu le jour l'été dernier lors de la fusion des Travailleurs et travailleuses canadiens de l'automobile (TCA) et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP). L'organisation compte plus de 300 000 membres à travers le Canada, dont quelque 19 000 dans le secteur forestier.

Joueur mondial de l'industrie des produits forestiers, Résolu possède ou exploite plus de 40 usines de pâtes, de papiers et de produits du bois aux États-Unis, au Canada et en Corée du Sud, ainsi que des centrales électriques au Canada. L'entreprise commercialise ses produits dans près de 90 pays.

Les actions de Produits forestiers Résolu ont clôturé vendredi à 21,47 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 50 cents.