La Syrie a signé mercredi avec la Russie son premier accord de prospection pétrolière et gazière dans ses eaux territoriales, dont les réserves sont considérées comme les plus importantes de la Méditerranée.

L'accord est d'une durée de 25 ans et est financé par la Russie, alliée du régime du président Bachar al-Assad.

«Il s'agit du premier accord jamais signé portant sur une exploration de gaz et de pétrole dans les eaux syriennes», a indiqué mercrdei le directeur général de la Compagnie générale syrienne du pétrole Ali Abbas.

Il a été paraphé au siège du ministère du Pétrole et des ressources minières à Damas par le ministre syrien du Pétrole, Sleimane Abbas, la Compagnie générale syrienne du Pétrole et l'entreprise russe Soyuzneftegaz company.

Les récentes découvertes d'énormes gisements offshore de gaz et de pétrole en Mediterranée orientale aiguisent la compétition entre les pays voisins que sont la Syrie, le Liban, Israël et Chypre. Les deux premiers sont officiellement toujours en état de guerre avec l'Etat hébreu, qui a déjà commencé sa production de gaz naturel dans des gisements découverts récemment au large des côtes israéliennes.

La prospection, qui va commencer immédiatement sur une superficie de 2190 km2, comporte plusieurs phases, a indiqué le ministre syrien, soulignant que son coût de la prospection s'élèverait à 100 millions de dollars.

Les récentes découvertes en Méditerranée permettent d'évaluer les réserves de gaz à 38 000 milliards de pieds cubes. Selon la revue Oil and Gaz Journal, la Syrie possèderait les plus grandes réserves prouvées de pétrole de la Méditerranée, avec 2,5 milliards de barils, soit les plus importantes de tous les voisins à exception de l'Irak.

Selon la même revue, à la fin 2012, les réserves de gaz naturel prouvées se montaient à 8500 milliards de pieds cube.

Frappée par des sanctions internationales, la Syrie a vu sa production pétrolière chuter de 90% depuis le début du conflit en mars 2011.

Au cours du premier semestre, la production pétrolière est tombée à 39 000 barils par jour, alors qu'elle était de 380 000 b/j avant la mi-mars 2011, selon des chiffres officiels.

Parallèlement, la production de gaz a chuté à 16,7 millions de m3 par jour, contre 30 millions avant la crise en 2011, selon des chiffres officiels.

La signature de ce contrat intervenue après «plusieurs mois de longues négociations» entre les parties syrienne et russe, «constitue un défi», a estimé le ministre syrien.

«C'est la preuve de la poursuite de la coopération entre les deux peuples et gouvernements syrien et russe», a-t-il ajouté.

Il a jugé par ailleurs «encourageantes» les découvertes de gaz et de pétrole près des côtes palestiniennes et chypriotes.

Le conflit en Syrie a fait plus de 126 000 morts depuis 33 mois.