Le pétrole coté à New York s'est replié mercredi alors qu'un nouveau recul des réserves de brut aux États-Unis masquait des stocks plus élevés de produits distillés et d'essence.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a cédé 1,07 dollar, à 97,44 dollars. Il avait atteint un plus haut en six semaines la veille, à 98,51 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 109,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), gagnant ainsi 32 cents par rapport à la clôture de mardi.

Le département américain de l'Énergie (DoE) a fait état d'une baisse des réserves de brut de 10,6 millions de barils pour la semaine achevée le 6 décembre, soit beaucoup plus que prévu puisque les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient en moyenne sur un recul de 2,5 millions de barils.

Mais «la hausse des stocks de produits (distillés et essence) a favorisé la tendance à la baisse», a commenté Timothy Evans de la banque Citi, insistant sur le fait qu'ils se sont révélés supérieurs aux attentes.

En effet, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 4,5 millions de barils, à 118,1 millions de barils, soit plus que la prévision des analystes qui anticipaient une hausse de 1,2 million de barils. Les stocks d'essence ont de leur côté enregistré une hausse de 6,7 millions de barils, à 219,1 millions, bien plus que les prévisions des experts qui tablaient sur une progression de 1,8 million de barils.

«C'est un signe de mauvais augure pour la demande aux États-Unis», premier consommateur d'or noir au monde, a souligné Matt Smith, spécialiste énergie à Schneider Electric.

D'après celui-ci, «la consommation d'essence a baissé car les gens ont moins conduit en raison du mauvais temps, et le fioul de chauffage est de moins en moins utilisé au profit du gaz naturel».

«Il est surtout utilisé dans le nord-est des États-Unis, mais plus tellement dans les nouvelles constructions», a remarqué M. Smith.

Les réserves de brut à Cushing (Oklahoma), qui servent de référence au WTI, ont par ailleurs progressé de 600.000 barils par rapport à la semaine précédente, à 41,2 millions de barils.

L'abondance de l'offre doit beaucoup à la forte progression de la production américaine de brut: les États-Unis ont pompé en moyenne 8 millions de barils par jour en novembre, soit leur plus haut niveau mensuel depuis novembre 1988, a annoncé mardi l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).

De mi-septembre à fin novembre, les réserves de brut avaient ainsi gonflé de plus de 35 millions de barils, avant de commencer à se contracter la semaine dernière.