Après un début de semaine maussade, les métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont terminé la semaine en hausse, choisissant de voir dans une succession de bons indicateurs aux États-Unis le signe d'une amélioration notable de la croissance américaine.

Le groupe a en effet commencé la semaine en baisse, interprétant dans un premier temps un bon indicateur américain comme un indice d'un possible resserrement rapide de la politique monétaire ultra-accommodante des États-Unis.

L'indice ISM manufacturier publié lundi a montré une accélération de l'activité des industries manufacturières pour le sixième mois consécutif en novembre, alors que les analystes tablaient sur un repli.

Cette «bonne donnée économique a encore une fois déclenché une discussion sur le fait que la Fed (Réserve fédérale américaine) pourrait réduire ses rachats d'actifs plus tôt que prévu», ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Ces mesures d'aide de la Fed ayant tendance à affaiblir le dollar et à alimenter les investissements dans les actifs à risque, tels que les matières premières, les métaux industriels réagissent généralement négativement à une perspective d'arrêt de ces aides.

L'aluminium a ainsi été poussé lundi à un nouveau plus bas depuis le 23 juillet 2009, à 1 736,25 dollars la tonne, tandis que le plomb glissait mardi à un minimum depuis deux mois, à 2 057,50 dollars la tonne.

Pourtant, à mesure que la semaine avançait et que s'accumulaient les bonnes nouvelles sur l'économie américaine (croissance plus vive qu'attendue au 3e trimestre, hausse des dépenses de consommation, etc.), les métaux ont remonté la pente, tirés par la perspective d'une réelle amélioration de la première économie mondiale.

Les métaux de base bénéficient en effet d'une croissance économique plus robuste, étant largement utilisés dans les secteurs de l'industrie et de la construction.

De même, le groupe a été porté par le très attendu rapport sur l'emploi et le chômage aux États-Unis publié vendredi et montrant une forte progression des créations d'emplois, à 203 000, et une baisse du taux de chômage, à 7 %, en novembre.

Le nickel et l'étain portés par l'interdiction d'exporter des minerais d'Indonésie

Le nickel et l'étain ont été soutenus en fin de semaine par la probable mise en place de l'interdiction d'exporter des minerais d'Indonésie -- premier exportateur mondial pour les minerais de ces deux métaux.

Le nickel a ainsi atteint jeudi un plus haut depuis un mois, à 13 918 dollars la tonne, tandis que l'étain touchait vendredi un maximum depuis un mois et demi, à 23 250 dollars la tonne.

«Selon des déclarations du ministre des Ressources minières et énergétiques, le gouvernement est tombé d'accord avec le parlement pour introduire l'interdiction d'exporter des minerais», ont rapporté les analystes de Commerzbank.

Selon une loi adoptée en 2009, il est en effet prévu que les exportations de minerais soient interdites à partir de mi-janvier 2014, et ce dans le but de développer les capacités de raffinage du pays.

«Cela dit, il y a des signes d'opposition de la part des compagnies minières», a-t-on prévenu chez Commerzbank, certaines ayant menacé de réduire leurs opérations en Indonésie si l'interdiction entrait en vigueur.