Les métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont reculé cette semaine, pâtissant de la chute du prix du pétrole puis de faibles volumes d'échanges à cause d'un jour férié jeudi aux États-Unis.

Les prix des matières premières, dont les métaux de base, «ont suivi la baisse des prix du pétrole après l'accord avec l'Iran sur son programme nucléaire», ont expliqué les analystes du courtier Triland Metals.

Les cours du brut ont accusé le coup lundi, suite à l'accord intérimaire entre les grandes puissances occidentales et l'Iran qui fait craindre une augmentation de l'offre pétrolière à moyen terme.

Toutefois, la majorité des sanctions liées aux exportations pétrolières iraniennes restant en place, les prix du brut se sont ensuite rétablis.

Les métaux de base ont néanmoins continué sur leur tendance baissière, pâtissant d'une fin de semaine très calme en termes d'échanges en raison d'un jour férié pour Thanksgiving aux États-Unis.

Les opérateurs américains profitant de ce jour férié pour faire un week-end de quatre jours, ils ont ajusté leurs positions dès mercredi, ce qui a pesé sur les cours des métaux, a indiqué Leon Westgate, analyste chez Standard Bank.

Le nickel a ainsi atteint mercredi un plus bas depuis le 9 juillet (à 13 274 dollars la tonne) tandis que le plomb et le zinc ont marqué jeudi des plus bas depuis début octobre, à respectivement 2 063 dollars et 1 863 dollars la tonne.

Quant à l'aluminium, il a touché mercredi un plus bas en quatre ans (à 1 748 dollars la tonne).

«La liquidation observée (mercredi) sur le marché de l'aluminium est principalement technique», a-t-on expliqué chez Triland Metals, les cours passant un niveau plancher après l'autre depuis début novembre.

«Jusqu'ici, le plus bas annuel était 1 758 dollars (atteint fin juin) donc tomber plus bas signifiait retourner à des niveaux inconnus depuis quatre ans», a-t-on encore expliqué chez Triland Metals.

Le cours de l'aluminium a même poursuivi sa chute jeudi, pour atteindre un nouveau minimum depuis le 23 juillet 2009 (à 1 744 dollars) en raison de faibles volumes d'échanges.

«Cela s'explique en partie par le jour férié aux États-Unis», ont poursuivi les experts de Triland Metals.

Pour ce qui est des fondamentaux du marché, les cours de l'aluminium sont plombés par un excédent d'offre sur le marché mondial, qui est en surplus pour sa septième année consécutive.

Incertitudes autour de l'interdiction d'exporter des minerais d'Indonésie

Le nickel a également souffert cette semaine des incertitudes entourant l'interdiction d'exporter du minerai de nickel depuis l'Indonésie censée entrer en vigueur début 2014.

«Les informations en provenance d'Indonésie continuent d'être confuses et contradictoires concernant l'interdiction d'exporter des minerais», ont remarqué les économistes de Macquarie.

Selon une loi adoptée en 2009, il est en effet prévu que les exportations de minerais soient interdites à partir de mi-janvier, et ce dans le but de développer les capacités de raffinage du pays.

L'Indonésie étant le premier exportateur mondial de bauxite (utilisée pour la fabrication d'aluminium), de minerai de nickel et de minerai d'étain, l'entrée en vigueur de cette interdiction pourrait chambouler ces marchés.

Le marché du nickel serait tout particulièrement touché, car le prix de ce métal est actuellement pénalisé par l'abondance de fonte de nickel produite à bas coût en Chine à partir du minerai indonésien.

Mais, comme le rappellent les experts de Commerzbank, «beaucoup d'opérateurs de marché sont sceptiques quant à la mise en place de cette interdiction d'exporter».

«Après tout, l'Indonésie n'a toujours pas suffisamment de capacité de raffinage, ce qui signifie que le pays pourrait perdre une partie de ses revenus liés à la vente de minerai, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la croissance économique ainsi que des conséquences sociales», ont-ils ajouté.

«Nous pensons qu'un compromis sera trouvé, selon lequel les entreprises avec l'intention ferme de construire des usines (de raffinage) auront des quotas d'exportation tandis que les autres n'auront rien», ont conclu les analystes de Macquarie.