Les difficultés que connaît actuellement le marché de la cellulose de spécialité pourraient se répercuter sur l'investissement de 235 millions de dollars que Tembec réalise actuellement à son usine de Témiscaming, a reconnu hier le grand patron de l'entreprise, James Lopez.

Les 48 millions que le projet doit ajouter au bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de Tembec ne se concrétiseront qu'à «moyen terme», a prévenu M. Lopez au cours d'une téléconférence avec les analystes. L'entreprise est en train d'installer à Témiscaming une nouvelle chaudière pour la cellulose et une unité de cogénération d'électricité.

Les prix de la cellulose de spécialité, utilisée notamment dans la fabrication d'aliments, de cosmétiques et de matériaux de construction, sont en baisse d'environ 5% par rapport à l'an dernier, a indiqué le dirigeant.

De plus, la Chine vient d'imposer aux producteurs canadiens des droits antidumping de 13% sur la viscose, un type de cellulose. Tembec, qui vend 40 000 tonnes par année de ce produit à la Chine, tentera de diversifier ses marchés. Dans le contexte actuel, la nouvelle taxe pourrait retrancher plus de 4 millions par année à la rentabilité de l'entreprise.

Enfin, la demande pour un autre dérivé de la cellulose, l'éther, croît moins rapidement que ne l'avait prédit Tembec.

À son quatrième trimestre, l'entreprise a enregistré des résultats conformes aux attentes malgré une rentabilité moindre que prévu dans le secteur du bois d'oeuvre, affecté par un ralentissement subit du marché américain du logement.

James Lopez se montre optimiste pour les années à venir: le projet de Témiscaming accroîtra les flux de trésorerie, tandis que l'amélioration de la solvabilité des régimes de retraite fera en sorte que l'entreprise devra y verser de 10 à 24 millions de moins par année qu'à l'heure actuelle.