Les cours du pétrole coté à New York ont fini quasi stables mercredi, tiraillés entre une hausse moins forte que prévu des stocks de brut américain et le renforcement du dollar, dans lequel est libellé l'or noir.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), a cédé 1 cent pour s'établir à 93,33 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, a terminé à 108,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,14 dollar par rapport à la veille.

«Les prix ont augmenté en début d'échanges grâce au bon chiffre sur les ventes au détail et surtout à une baisse moins forte que prévu des stocks de brut» aux États-Unis, note Matt Smith de Schneider Electric.

Les ventes au détail aux États-Unis ont augmenté plus que prévu en octobre malgré la fermeture partielle du gouvernement durant deux semaines ce mois-là: l'indice des ventes des détaillants et restaurants établi par le ministère a affiché une hausse de 0,4% par rapport à septembre, contre 0,1% attendu. Cet indicateur est un signe encourageant pour la croissance américaine et, in fine, pour la demande de pétrole dans le premier pays consommateur au monde.

Les stocks de brut américain, eux, ont augmenté mais moins qu'anticipé, grossissant de 400 000 barils seulement contre 700 000 attendus en moyenne.

Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont reculé de 4,8 millions de barils, soit beaucoup plus que le recul de 500 000 barils anticipé par les analystes.

Les stocks d'essence ont de leur côté enregistré une baisse de 300 000 barils, surpassant légèrement les attentes des experts, qui tablaient sur un recul de 100 000 barils.

«En fin d'échanges, le prix est retombé du fait du renforcement du dollar avec les minutes de la Fed», précise M. Smith. Le brut, libellé en dollars, devient en effet plus coûteux pour les acheteurs munis d'autres devises lorsque la monnaie américaine se renforce, ce qui a tendance à en faire baisser la demande et donc le prix.

La banque centrale américaine a publié le compte-rendu de sa dernière réunion d'octobre, qui a favorisé une montée du billet vert car le document a montré que les membres du Comité de politique monétaire envisageaient une diminution des aides à l'économie «dans les prochains mois». Or une baisse des liquidités en circulation a pour effet de renforcer la valeur de la monnaie.

Les traders guettent depuis plusieurs mois tout indice sur les intentions de la Réserve fédérale, qui injecte chaque mois 85 milliards de dollars en rachats d'actifs tout en maintenant des taux d'intérêt directeurs très bas.

Cette politique de relance de l'économie favorise les investissements plus risqués, comme les matières premières dont fait partie le pétrole.