Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en hausse lundi dans un marché calme, mais surveillant de près l'avancée des négociations avec l'Iran, producteur majeur de brut.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a progressé de 54 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 95,14$.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé à 106,40$ sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,28$ par rapport à la clôture de vendredi.

Les échanges américains sont restés limités, les États-Unis observant un jour semi-férié en hommage aux anciens combattants.

Les investisseurs présents ont toutefois porté une grande attention aux discussions avec l'Iran.

Les Iraniens et le groupe des 5+1 (États-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), qui tentent de parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien controversé, se sont séparés sans accord dans la nuit de samedi à dimanche, après trois jours d'intenses tractations à Genève.

Les négociations ont néanmoins permis d'importants progrès, selon des participants, et doivent reprendre le 20 novembre à Genève.

L'Iran et l'Agence nucléaire de l'ONU sont de leur côté parvenus lundi à un accord de coopération sur le programme nucléaire iranien.

Certains investisseurs, comme Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion, relevaient que l'accord tant attendu «ne s'était finalement pas concrétisé», quand d'autres comme John Kilduff d'Again Capital mettaient plutôt en avant le fait que les développements du week-end «suffisent à faire espérer une issue positive à ces discussions».

«À bien des égards, l'Iran pose le plus grand risque en termes de prix», estimait de son côté James Williams de WTRG Economics.

Si les négociations finissent par aboutir et qu'est levé l'embargo imposé par les puissances occidentales sur les exportations de pétrole, «jusqu'à un million de barils par jour pourraient affluer sur le marché, et les prix pourraient tomber de 5 à 10$ par baril», avance-t-il.

À l'inverse, si les discussions échouent et «qu'une attaque est lancée contre les installations nucléaires iraniennes», Téhéran «pourrait tenter de fermer le détroit d'Hormuz et les prix pourraient grimper jusqu'à 120$ le baril», estime-t-il.

Face à ces risques géopolitiques, la progression des cours du WTI est toutefois restée limitée, car ils sont «tirés vers le bas par la surabondance croissante de brut aux États-Unis», selon Matt Smith de Schneider Electric.

Les stocks de brut ont augmenté de 29,8 millions de barils depuis mi-septembre aux États-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, en raison d'une demande saisonnière moins importante et d'une production en plein essor, et les investisseurs anticipent l'annonce d'une nouvelle progression de ces stocks plus tard dans la semaine.

Les investisseurs ont par ailleurs surveillé l'évolution de la situation en Libye, autre important producteur de brut, où des mouvements de protestation ont provoqué ces derniers mois une chute de l'extraction et des exportations.

Dimanche soir dans l'est du pays, des partisans d'un système fédéral qui bloquent plusieurs sites pétroliers ont annoncé la création d'une compagnie pour commercialiser le pétrole libyen, défiant les autorités de Tripoli.

Lundi, c'est le flux de gaz naturel vers l'Italie qui a été interrompu suite à des «manifestations» sur le site du terminal gazier de Millitah dans l'ouest du pays.