Le prix du baril de pétrole a terminé en nette baisse mardi à New York, tombant à un plus bas en cinq mois, dans un marché prudent avant la publication des stocks de brut aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a lâché 1,25 cent sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour clôturer à 93,37 $, un niveau pas vu à la clôture depuis début juin.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a terminé à 105,33 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 90 cents par rapport à la clôture de lundi.

Le marché «a plongé après la bulle médiatique d'août et septembre sur l'Égypte et la Syrie», remarquent les auteurs du Schork Report.

Un rebond du baril dépend, selon ces experts, «d'un retour de la demande des raffineries» américaines, qui effectuent actuellement des opérations de maintenance saisonnière ce qui interrompt leur activité de transformation du brut.

Ces opérations ont contribué à faire gonfler les réserves de brut aux États-Unis d'environ 28 millions de barils au cours des six dernières semaines.

À cet égard, «les investisseurs attendent la publication des stocks américains demain (mercredi) et a priori, vu la hausse continue ces dernières semaines, il n'y a aucune raison de croire que ça sera différent cette fois-ci», souligne Robert Yawger, de Mizuho Securities.

Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablent en moyenne sur une hausse de 1,9 million de barils pour la semaine achevée le 1er novembre. Ils s'attendent par ailleurs à une baisse des stocks d'essence de 300 000 barils et de 900 000 barils pour les réserves de produits distillés (dont le fioul de chauffage).

Un indicateur mardi sur l'activité dans les services aux États-Unis, qui a augmenté davantage que prévu en octobre, n'a pas suffi à soutenir le WTI, qui reste plombé par l'abondance de l'offre américaine dont l'avenir semble florissant grâce à l'exploitation du schiste.

Sur un autre front, «un dollar plus fort» et des indices boursiers en berne à Wall Street mardi «ont encouragé les transactions limitant les risques», analyse Tim Evans, de la banque Citi.

Un dollar plus fort rend en effet plus cher le baril pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui tend à en réduire la demande et donc le prix. Par ailleurs, le pétrole est considéré comme un actif risqué, son prix étant relativement volatil.

Tim Evans note aussi l'adoption par la CFTC, l'autorité américaine de régulation des produits dérivés notamment de matières premières, de nouvelles normes pouvant - si elles sont définitivement votées - empêcher certains mouvements spéculatifs sur le pétrole.