Les cours des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont commencé la semaine en hausse, marquant des plus hauts en plusieurs semaines après l'emploi américain, avant de terminer en ordre dispersé sur fonds de craintes en Chine.

La publication mardi du très attendu rapport sur l'emploi et le chômage en septembre aux États-Unis, qui avait été retardée à cause de la paralysie gouvernementale durant les deux premières semaines d'octobre, a dopé les prix des métaux industriels.

Le rapport ayant été décevant, «le marché a poussé le dollar à la baisse et les métaux à la hausse, puisque les liquidités bon marché vont encore durer quelque temps», ont expliqué les analystes de Triland Metals.

En effet, la Réserve fédérale américaine (Fed) fait de la situation du marché de l'emploi américain une variable clef pour décider de commencer la diminution de ses injections de liquidités mensuelles, réalisées à hauteur de 85 milliards de dollars par mois via des rachats d'actifs.

Du coup, les investisseurs qui pariaient auparavant sur une réduction de ce programme dès septembre pensent maintenant en grande majorité que la Fed n'amorcera pas ce ralentissement avant 2014.

Or ces injections ont tendance à diluer la valeur du dollar -qui a d'ailleurs marqué un plus bas en près de deux ans mardi face à l'euro- et donc à rendre plus attractifs les achats d'actifs libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.

Ces liquidités ont également tendance à alimenter l'appétit pour les actifs à risque, tels que les métaux de base, qui ont donc presque tous marqué des plus hauts depuis fin août mardi.

L'aluminium, le plomb et le zinc ont ainsi atteint ce jour-là des plus hauts depuis deux mois, à respectivement 1 891,25 dollars, 2 210 dollars et 1 966,25 dollars la tonne.

Le cuivre et le nickel ont de leur côté marqué des plus hauts depuis respectivement le 20 septembre (à 7 350 dollars la tonne) et le 19 août (14 880 dollars la tonne).

En fin de semaine toutefois, les métaux de base se sont repliés, en raison de craintes sur le resserrement de la liquidité sur le marché interbancaire chinois.

Les taux interbancaires (auxquels les banques se prêtent entre elles) ont bondi cette semaine, après que la Banque populaire de Chine (PBOC) a cessé certaines de ses opérations sur les marchés interbancaires.

Même la forte progression de la production manufacturière chinoise en octobre, annoncée jeudi, n'a pas réussi à lever les inquiétudes sur ce resserrement, ont noté les analystes de Triland Metals.

Le marché des métaux industriels est très sensible à toute nouvelle chinoise, la Chine étant de loin le premier consommateur mondial de métaux de base.