Le pétrole coté à New York a fini sous la barre des 100 dollars le baril lundi, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis début juillet, dans un marché réagissant à la hausse des stocks de brut américains.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a terminé en recul de 1,59 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 99,22 dollars, un plus bas depuis trois mois et demi.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a clôturé à 109,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 30 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Lors de la semaine achevée le 11 octobre, les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont augmenté de quatre millions de barils, selon les chiffres du département américain de l'Énergie (DoE) publiés lundi.

Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, baissé de 1,8 million de barils, à 124,2 millions de barils.

Les stocks d'essence ont de leur côté enregistré une baisse de 2,6 millions de barils, à 217,3 millions.

Le DoE aurait dû faire cette annonce mercredi dernier, mais en a été empêché par la paralysie de l'État fédéral américain. Même en retard, cette annonce a en tout cas eu pour effet d'augmenter les craintes sur la demande à une période où le brut est déjà sous pression.

«Le marché s'attendait à une hausse plus faible que ça, d'environ trois millions de barils», commente David Bouckhout, analyste de TD Securities.

Le spécialiste mentionne aussi les réserves de Cushing (Oklahoma), surveillées de près par les courtiers. Celles-ci ont augmenté pour la première fois depuis quinze semaines, en hausse de 400 000 barils à 33 millions de barils.

La période qui précède l'arrivée de l'hiver et des besoins en fioul de chauffage est généralement une période creuse pour la demande d'or noir du premier pays consommateur mondial. D'autant plus cette année où les observateurs craignent que le renvoi de centaines de milliers de fonctionnaires chez eux à partir du 1er octobre et ce, pendant deux semaines puisse avoir significativement égratigné la consommation d'essence.

Le baril est tombé sous les 100 dollars pour la première fois depuis juillet, «un seuil psychologique qui une fois franchi réveille les craintes d'une baisse plus prononcée», souligne David Bouckhout. Les investisseurs se montrent donc prudents.

Par ailleurs, l'offre s'améliore à l'échelle internationale, ce qui réduit aussi les tensions et la prime de risque. «La Libye voit à nouveau fonctionner cinq de ses neuf terminaux pétroliers, avec une production de 600 000 barils par jour», affirme Matt Smith, de Schneider Electric.