Les cours du pétrole coté à New York ont nettement reculé mercredi, plombés par l'annonce d'une progression bien plus forte que prévu des réserves de brut aux États-Unis et par la persistance du blocage dans les négociations budgétaires à Washington.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a terminé en baisse de 1,88 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 101,61 dollars, descendant à son plus bas depuis début juillet.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé à 109,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,10 dollar par rapport à la clôture de mardi.

Le Département américain de l'Énergie a annoncé que les réserves de brut avaient progressé de 6,8 millions de barils aux États-Unis la semaine dernière, soit près de cinq fois plus que ce à quoi s'attendaient les analystes.

«Cela s'ajoute à la forte hausse observée la semaine précédente», relève Gene McGillian de Tradition Energy. «En deux semaines, on a donc 12 millions de barils supplémentaires en réserve, ce qui suggère que le niveau de production de brut aux États-Unis reste très solide et que l'offre est abondante», ajoute-t-il.

Une progression des stocks pétroliers américains est aussi généralement perçue comme de mauvais augure pour la demande énergétique des États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.

Les cours du WTI, déjà en baisse à l'ouverture, ont donc creusé leurs pertes juste après la diffusion du rapport de DoE.

Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, diminué de 3,1 millions de barils, soit bien au-delà du recul de 1,2 million de barils anticipé par les analystes.

Et les réserves d'essence ont de leur côté enregistré une légère augmentation de 100 000 barils, alors que les experts prévoyaient une hausse plus prononcée de 600 000 barils.

Les cours restent aussi «sous la pression de la crise budgétaire actuelle dont l'ombre plane sur le marché», souligne Gene McGillian.

Faute d'accord au Congrès, divisé entre une Chambre acquise aux adversaires républicains du président et un Sénat dominé par ses alliés démocrates, les administrations centrales américaines tournent au ralenti depuis le 1er octobre.

De plus, le Congrès doit relever le plafond de la dette des États-Unis avant le 17 octobre, sans quoi la première économie mondiale ne pourra plus emprunter sur les marchés obligataires ni rembourser certains créanciers.

La Maison-Blanche a indiqué mercredi que Barack Obama allait recevoir dans les prochains jours tous les parlementaires américains pour tenter de trouver une solution.

Les cours du brut ont aussi été pénalisés par un léger regain de vigueur du dollar, qui rendait moins attractifs les achats de barils libellés en monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.