En 1986, les soeurs Andrée et Marie Venne se sont installées dans un coin reculé, chemin Houle, à Mont-Tremblant. La sainte paix!

Puis, en 1997, les premiers bulldozers sont arrivés, en face, à quelques dizaines de mètres. Sans cérémonie, l'entreprise RB Gauthier leur a annoncé qu'elle rouvrait une vieille carrière alors abandonnée et pour laquelle elle avait un droit acquis.

Depuis, les soeurs Venne vivent un enfer quotidien, dans le boucan et la poussière, plus de 10 heures par jour, enclavées derrière un dérisoire mur coupe-son qui défigure le paysage.

La carrière est tellement proche que les soeurs Venne ramassent régulièrement des éclats de dynamitage sur leur terrain. «En 2010, racontent-elles, RB Gauthier nous a dit qu'on devait partir pour la journée parce qu'ils dynamitaient vraiment proche et que c'était trop dangereux! Une autre fois, nous avons appelé Benoît Gauthier pour lui dire de venir chercher ses roches dans notre piscine!»

Le cas des soeurs Venne est connu de tous, de l'hôtel de ville de Mont-Tremblant jusqu'au bureau du ministre de l'Environnement. Tous, même le porte-parole de RB Gauthier, Alexandre Éthier, reconnaissent que cette situation est insensée.

«La question est de savoir comment se fait-il que des règlements d'exploitation permettent une telle chose et ce qu'on doit faire pour que ça change», dit le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet.

À RB Gauthier, on reconnaît que le plus simple serait d'acheter la maison des soeurs Venne, mais puisque celles-ci ont entamé un recours judiciaire, les négociations sont rompues.