Le prix du pétrole coté à New York a reculé lundi alors que la production revenait à la normale dans le golfe du Mexique après le passage de la tempête Karen et que l'impasse budgétaire se prolongeait aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a cédé 81 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour s'établir à 103,03 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 109,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 22 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Le marché, qui s'était inquiété en fin de semaine dernière que l'impact que pouvait avoir la tempête tropicale Karen sur des raffineries et des plateformes pétrolières du golfe du Mexique, a finalement été rassuré.

«Karen a surtout occasionné une gêne pour les entreprises qui ont dû évacuer la majeure partie de leur personnel des plateformes en haute mer», remarque l'analyste indépendant Andy Lipow.

«Maintenant que le plus fort de la tempête est passé, la production va vite revenir à son niveau normal et le marché ne s'attend pas à un impact important sur l'offre de brut» aux États-Unis, ajoute-t-il.

Les investisseurs sont par ailleurs restés prudents face à l'absence d'avancées dans les négociations budgétaires à Washington, où républicains et démocrates continuent à camper sur leurs positions au septième jour de la fermeture partielle des services publics.

«On commence à avoir des effets sur la demande des produits pétroliers», remarque Andy Lipow. «D'une part les salariés mis en congés forcés ne consomment pas d'essence en restant chez eux», note-t-il. Mais le blocage a d'autres conséquences plus diffuses, comme une baisse des distances parcourues en voiture par les touristes privés de parcs nationaux. «Bien sûr cela ne fait pas baisser la demande d'essence de 10 %, mais cela a un impact négatif», dit-il.

Les acteurs du marché s'inquiètent aussi de l'impasse dans les discussions sur la dette des États-Unis, dont le relèvement doit être approuvé avant le 17 octobre pour éviter un défaut de paiement du pays.

La Maison-Blanche a elle-même prévenu lundi qu'un éventuel défaut des États-Unis sur leur dette serait un scénario «terrible» qui aurait des conséquences à long terme.

«Personne ne veut être trop présent sur le marché tant que le gouvernement ne retrouve pas un fonctionnement normal», souligne Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion.

«Bien sûr, une solution finira bien par être trouvée, mais on ne sait pas quand. En attendant, les courtiers préfèrent se placer en retrait plutôt que de prendre des risques», explique-t-il.

La baisse des cours du WTI devrait toutefois rester limitée selon lui car «l'Europe, l'Asie, les autres régions du monde ne s'en tirent pas trop mal et la demande reste à un niveau solide», explique-t-il en soulignant la bonne tenue de brut coté à Londres.