Les cours des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont baissé cette semaine, sapés par la paralysie budgétaire aux États-Unis et les craintes liées au relèvement du plafond de la dette américaine.

Les métaux industriels ont été affectés par «la longévité et la sévérité de la paralysie de l'État fédéral américain», ont expliqué les analystes de Macquarie.

Faute d'un accord sur le budget au Congrès, les administrations centrales des États-Unis sont partiellement fermées depuis mardi matin minuit et quelque 900 000 fonctionnaires fédéraux, soit 43 % des effectifs, ont été mis d'office en congés sans solde.

À mesure que la semaine se déroulait et que la paralysie persistait, «le marché est devenu de plus en plus nerveux», ont remarqué les analystes de Triland Metals, et ce, d'autant plus que l'échéance pour le relèvement du plafond de la dette américaine se rapproche.

Outre les négociations sur le budget, les responsables politiques américains vont en effet devoir bientôt s'atteler à des discussions sur le plafond de la dette de la première économie mondiale qui, faute d'accord préalable, sera atteint le 17 octobre, risquant de placer les États-Unis en défaut de paiement.

«L'avertissement du Trésor américain sur les conséquences potentiellement catastrophiques d'un défaut sur la dette américaine a particulièrement pesé sur les prix», a-t-on indiqué chez Triland Metals.

Jeudi, le Trésor a publié un rapport avertissant qu'un défaut des États-Unis sur leur dette serait «potentiellement catastrophique» pour l'économie.

La faiblesse du dollar, engendrée par les incertitudes budgétaires aux États-Unis, a toutefois soutenu certains métaux en début de semaine, tel que l'étain, qui a touché un nouveau plus haut en six mois lundi à 23 500 dollars la tonne, ou encore l'aluminium et le plomb, qui ont atteint mardi des plus hauts depuis le 29 août, à respectivement 1 860 dollars la tonne et 1 935,25 dollars la tonne.

La dépréciation du billet vert rend l'achat de matières premières libellées en dollar plus attractif pour les investisseurs munis d'autres devises.

Le nickel affaibli par un marché excédentaire

Le nickel a atteint jeudi son plus bas depuis le 31 juillet, à 13 525 dollars la tonne, plombé par une offre abondante.

Le Groupe international d'étude sur le nickel (INSG) estime ainsi que le marché mondial du nickel sera excédentaire de 140 000 tonnes cette année et de 120 000 tonnes l'année prochaine.

«L'étendue du surplus devient évidente quand on la compare à la petite taille du marché du nickel, avec une production annuelle d'à peine 2 millions de tonnes», ont fait remarquer les économistes de Commerzbank.

«Le plus gros problème reste l'énorme augmentation de la production +non conventionnelle+ de fonte de nickel (nickel pig iron, NPI) en Chine, estimée à 450 000 tonnes cette année», ont-ils expliqué. La fonte de nickel coûte moins cher à produire que le nickel raffiné.

Du coup, les stocks de nickel dans les entrepôts agréés par le LME sont à leur plus haut historique, à 226 998 tonnes.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 190,50 dollars la tonne vendredi à 6 h 30, heure de l'Est, contre 7 287,25 dollars le vendredi précédent à 7 h 30, heure de l'Est.

L'aluminium valait 1 821,50 dollars la tonne, contre 1 835,25 dollars.

Le plomb valait 2 055,50 dollars la tonne, contre 2 111 dollars.

L'étain valait 22 900 dollars la tonne, contre 23 430 dollars.

Le nickel valait 13 590 dollars la tonne, contre 13 955 dollars.

Le zinc valait 1 865,25 dollars la tonne, contre 1 914 dollars.