Le prix du pétrole coté à New York a clôturé en baisse mardi, mais son repli a été limité par un indicateur supérieur aux attentes aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a perdu 29 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour finir à 102,04 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 107,94 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 43 cents par rapport à la clôture de lundi.

Contrairement aux autres marchés qui ont réagi avec placidité à la fermeture partielle des agences fédérales américaines mardi matin, le pétrole a commencé la séance sous pression, descendant jusqu'à 101,06 dollars en cours de séance.

«En dépit de la tendance sur les marchés des actions et des devises (qui devrait soutenir le cours de l'or noir, NDLR), les prix du pétrole sont partis en baisse, suggérant la prise en compte d'une offre abondante», a noté Tim Evans, de la banque Citi.

Le dollar, monnaie de référence pour régler les contrats de pétrole, était en effet en baisse mardi, ce qui aurait plutôt tendance à renchérir le baril, devenu moins coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais «un indicateur manufacturier plus fort que prévu (aux États-Unis) peut avoir rassuré les investisseurs au sujet de la force sous-jacente de l'économie», a remarqué Tim Evans.

L'activité des industries manufacturières a ainsi continué d'accélérer en septembre, pour le quatrième mois consécutif, selon l'indice des directeurs d'achats de ce secteur publié mardi par l'association professionnelle ISM. Les analystes tablaient au contraire sur une légère décrue.

Le repli de la monnaie américaine s'en est trouvé lui aussi contenu.

Le pétrole a toutefois poursuivi sur sa tendance baissière amorcée il y a plus de deux semaines, avec l'apaisement des tensions au Moyen-Orient, en raison de la paralysie de l'État américain causée par l'incapacité des élus à s'entendre sur un compromis budgétaire.

Dans ces conditions, «la perspective pour l'énergie est devenue un peu trouble», a noté Phil Flynn, de Price Futures Group.

«Même si les transports ne sont pas directement affectés, une impasse (budgétaire) prolongée pourrait ralentir l'économie et la demande américaine en pétrole», remarque-t-il.

La demande de pétrole dans le pays -- premier consommateur d'or noir au monde -- étant déjà «relativement faible» actuellement, le fait que 800.000 employés fédéraux «ne vont plus au travail ne va pas arranger la situation», affirme également Matt Smith, analyste de Schneider Electric.

Pour justement juger de la demande américaine, les investisseurs seront attentifs mercredi à la publication des stocks de brut américain, rappelle M. Smith.

Malgré la mise au chômage technique actuelle, le département américain de l'Énergie (DoE) s'est dit en mesure de publier comme d'habitude mercredi le niveau des stocks pétroliers américains pour la semaine achevée le 27 septembre.

Selon un sondage réalisé par Dow Jones Newswire, les analystes s'attendent à une hausse des stocks de 2,1 millions de barils. Ils envisagent aussi un repli des stocks d'essence de 600 000 barils et des réserves de produits distillés de 600 000 barils également.

La semaine dernière, le DoE a fait part d'une hausse surprise de 2,6 millions de barils des stocks de brut.