Le prix du pétrole coté à New York a terminé en baisse lundi, alors qu'aucun progrès ne semblait réalisé autour d'un accord budgétaire à Washington à l'approche de l'échéance couperet pour les services publics à minuit.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a perdu 54 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 102,33 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 108,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 26 cents par rapport à la clôture de jeudi.

«Le pétrole atteint des plus bas depuis près de trois mois», a constaté Robert Yawger, à Mizuho Securities USA. «Les problèmes budgétaires de Washington plombent tous les marchés».

«Les contrats de pétrole étaient parmi ceux ébranlés par la perspective d'une fermeture des services publics (...) alors que les propositions faites par le Sénat vendredi et la Chambre dimanche semblent encore loin l'une de l'autre, à seulement quelques heures de la date limite à minuit» (lundi), a précisé de son côté Timothy Evans, spécialiste de l'énergie à la banque Citi.

Le Sénat américain a ainsi rejeté lundi après-midi au moment de la clôture un projet de loi de finances temporaire adopté ce week-end par la Chambre des représentants.

Il restait moins de dix heures aux deux chambres, chacune contrôlée par un parti différent, pour adopter un texte commun et empêcher une fermeture partielle des agences fédérales qui mettrait quelque 800 000 fonctionnaires au chômage technique.

Si elle était prolongée, «une fermeture partielle des services de l'État pourrait grever la croissance américaine de 1,4 % au prochain trimestre, ce qui affecterait la demande et notamment celle en énergie», a noté Robert Yawger.

Sans compter qu'«une fois passé cet obstacle, a remarqué Matt Smith, on devra faire face à la bataille sur le plafond de la dette, épisode 2».

Comme à l'été 2011, les élus devront se mettre d'accord sur un relèvement du seuil légal de la dette publique des États-Unis d'ici le 17 octobre, date à laquelle les mesures exceptionnelles utilisées par le gouvernement américain pour éviter le défaut de paiement seront épuisées, selon le secrétaire au Trésor Jacob Lew.

Les soucis politiques qui menacent la demande mondiale remplaçaient les tensions retombées au Moyen-Orient sur l'offre. «Après que les Nations unies ont voté une résolution sur les armes chimiques en Syrie et que le président des États-Unis a parlé au président iranien (vendredi), le risque est entièrement politique», a résumé Phil Flynn, de Price Futures Group.

Par ailleurs, la production de brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a augmenté en septembre, a indiqué Timothy Evans.

À contrario, la demande en Chine pourrait s'avérer plus faible selon Matt Smith, alors qu'un «indicateur industriel en Chine s'est affiché en dessous des attentes». La production manufacturière chinoise s'est accrue en septembre, mais moins que prévu par les marchés.

Par ailleurs, des «problèmes de maintenance» sur quelques raffineries américaines ont, selon Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion, limité la baisse des cours lundi aux États-Unis.

En effet, le baril de WTI a baissé jusqu'à 101,05 dollars en cours de séance, avant de remonter un peu.