L'or et l'argent ont évolué dans une fourchette étroite cette semaine, en raison des incertitudes sur le budget et le plafond de la dette aux États-Unis et des spéculations sur les intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed).

«Les facteurs haussiers et baissiers se contrebalancent en ce moment. Le fait que les États-Unis se rapprochent du plafond de la dette et le risque qui en résulte de défaut de paiement est apparemment compensé par les attentes que la Fed va bientôt réduire ses rachats d'actifs après des données économiques respectables», ont expliqué les analystes de Commerzbank.

«Le marché semble ne pas avoir de direction, se trouvant tour à tour fort et haussier puis faible et baissier en l'espace d'un instant», ont abondé les analystes du courtier Triland Metals.

Les parlementaires américains doivent relever le plafond de la dette du pays d'ici au 17 octobre faute de quoi les États-Unis devront gérer le premier défaut de paiement de leur histoire, un scénario qui entamerait considérablement la confiance des investisseurs envers la première économie mondiale.

Par ailleurs, le marché s'interroge toujours sur les intentions de la Fed, qui a, de façon inattendue, maintenu le statu quo sur ses rachats d'actifs lors de la réunion de septembre de son Comité de politique monétaire (FOMC).

«Le marché se focalise toujours sur la Fed, à savoir si l'institution réduira ou non ses aides lors de sa prochaine réunion (en octobre)», a ainsi indiqué Brenda Kelly, analyste chez IG.

Les bonnes données économiques américaines publiées cette semaine pouvaient amener certains investisseurs à parier sur une diminution des injections de liquidités de la Fed dès octobre.

Par ailleurs, le «prix de l'or pourrait trouver un nouveau soutien en Inde (premier consommateur mondial du métal jaune), où les importations d'or devraient augmenter dans le futur proche», la saison des mariages et des fêtes traditionnelles approchant, ont rappelé les analystes de Commerzbank.

Le platine chute malgré une grève en Afrique du Sud

Le platine est tombé brièvement sous la barre des 1 400 dollars vendredi, à 1 396,65 dollars, un plus bas depuis le 11 juillet, malgré le début d'une grève chez le premier producteur mondial de platine, le sud-africain Anglo American Platinum (Amplats).

Cette grève, précédée d'un préavis déposé par le nouveau syndicat radical de mineurs Amcu, est légale, contrairement au long mouvement social qui avait mis la région à feu et à sang il y a un an. Elle vise à protester contre un plan social.

Après avoir consenti des hausses de salaires l'an dernier, Amplats a annoncé en janvier 14 000 suppressions d'emplois, avant de reculer sous la pression du gouvernement et des syndicats pour revoir son plan social et réduire les licenciements à 3 300, ce qui reste trop pour Amcu.

«Le manque de réaction du prix du platine montre que cette grève était attendue et que la majorité de l'investissement spéculatif (à travers les ETF) a déjà été faite», ont jugé les analystes de Liberum Capital.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 341 dollars au fixing du soir, contre 1 349,25 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 21,61 dollars, contre 22,74 dollars sept jours auparavant.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 416 dollars contre 1 447 dollars une semaine auparavant.

L'once de palladium a clos à 725 dollars, contre 726 dollars la semaine précédente.