Le prix du pétrole coté à New York a reculé mardi alors que des tensions géopolitiques liées au Moyen-Orient semblaient s'apaiser, laissant espérer un regain d'exportations de brut dans la région.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a cédé 46 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 103,13 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a en revanche terminé en hausse de 48 cents par rapport à la clôture de lundi sur l'Intercontinental Exchange (ICE), à 108,64 dollars.

Les cours des produits pétroliers cotés à New York ont continué à reculer «alors que le marché semble de plus en plus confiant sur le fait que l'offre va rester abondante», selon Tim Evans de Citi.

Le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi a d'une part estimé que le niveau des réserves de son pays, premier exportateur mondial, était «excellent» et a souligné que l'Arabie saoudite «était prête à compenser tout manque sur les marchés».

L'offre en provenance de pays comme la Libye, l'Iraq, le Soudan du Sud ou le Nigeria, où la production avait été suspendue ou largement freinée ces dernières semaines «revient à des niveaux plus normaux», a aussi remarqué Phil Flynn de Price Futures Group.

En Libye notamment, alors que les exportations avaient fortement pâti ces dernières semaines de grèves sur les installations pétrolières, «la production devrait atteindre 700 000 barils d'ici la fin de la semaine, contre 150.000 en début de mois», a précisé le spécialiste.

En Irak, le deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), «la production a augmenté dans les champs pétroliers du sud du pays après le colmatage d'une fuite sur un oléoduc», a ajouté M. Flynn.

Parallèlement, la Russie a laissé espérer un compromis dans son actuel bras de fer avec les États-Unis sur les termes d'une résolution du Conseil de sécurité sur la question des armes chimiques syriennes en admettant la «mention» de possibles mesures coercitives.

Cela éloigne un peu plus la possibilité d'une attaque militaire contre le régime de Damas que redoutaient les investisseurs: attisé par la crainte des répercussions sur l'ensemble du Moyen-Orient d'une éventuelle intervention en Syrie, le prix du WTI avait terminé le 28 août à son plus haut niveau depuis mai 2011.

Et à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, le président américain Barack Obama s'est aussi engagé mardi à tenter de résoudre la crise nucléaire iranienne par la voie diplomatique, prenant note du changement de ton de son nouvel homologue iranien Hassan Rohani.

Une amélioration des relations de Téhéran avec les pays occidentaux pourrait conduire à la levée de sanctions contre le pays, dont un embargo sur ses exportations de pétrole.

«Le marché semble penser qu'avec la tenue de l'Assemblée générale des Nations unies cette semaine, on va parvenir à la paix au Moyen-Orient», a remarqué Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. «Bien sûr l'histoire est là pour nous rappeler que ça va sans doute être difficile, mais l'espoir est là.»

Par ailleurs, le fait que les cours du Brent et du WTI aient terminé dans des directions opposées ne relèvent pas de raisons fondamentales selon James Williams de WTRG Economics.

«Le marché essaie encore de déterminer quel doit être le niveau idéal d'écart» entre le brut coté à Londres et celui échangé à New York, a-t-il avancé. «Certains estiment que le WTI est comparativement encore un peu trop cher alors même que les réserves à Cushing (où est stocké le pétrole servant de référence au WTI, ndlr) sont encore à un niveau élevé et que le coût du transport de brut aux États-Unis est plus onéreux.»