Le prix du pétrole new-yorkais a nettement reculé vendredi, alors que les risques sur l'offre au Moyen-Orient diminuaient et que les perspectives pour la demande de brut aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, s'assombrissaient.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a perdu 1,72 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour clôturer à 104,67 dollars, son plus bas niveau en un mois.

Les investisseurs ont été sensibles à l'apaisement des tensions dans plusieurs pays du Moyen-Orient, région d'où proviennent 35% des exportations mondiales de brut.

Le marché «continue de surveiller de très près le développement de la situation sur l'Iran et la possibilité d'un déblocage sur son programme nucléaire», souligne John Kilduff d'Again Capital.

À l'approche de l'assemblée générale de l'ONU, Washington et Téhéran multiplient en effet les signes mutuels d'intérêt, des gestes encore timides, mais qui suscitent l'espoir d'une reprise du dialogue entre ces ennemis jurés depuis 30 ans.

Une amélioration des relations de l'Iran avec les pays occidentaux pourrait conduire à la levée de sanctions contre Téhéran, dont un embargo sur ses exportations de pétrole.

«Cela permettrait non seulement à l'Iran de faire repartir sa production, et on parle de 1,2 à 1,4 million de barils par jour», remarque M. Kilduff. «Mais ils ont aussi beaucoup de pétrole en stock qui pourrait déferler sur le marché.»

Parallèlement, l'offre de brut en provenance de Libye, qui était tombée autour de 150 000 barils par jour ces dernières semaines (contre 1,5 million de barils par jour en temps normal) en raison d'un conflit entre le gouvernement et un groupe de gardes des installations pétrolières, revient à des niveaux plus élevés. «Cinq des neuf terminaux pétroliers du pays sont de nouveau en état de fonctionner», précise Matt Smith, de Schneider Electric.

Dans le même temps, les investisseurs anticipent une baisse de la demande aux États-Unis dans les semaines à venir.

«On entre dans la saison de maintenance des raffineries, ce qui implique une diminution de la demande de brut», remarque l'analyste indépendant Andy Lipow.

De plus, les marchés américains commencent vraiment à s'inquiéter des débats en cours à Washington sur le budget des États-Unis alors que les responsables politiques sont censés s'accorder avant le début de l'exercice budgétaire 2014, le 1er octobre. Mais les négociations sur le sujet s'annoncent difficiles.

«Le marché redoute que l'intransigeance de certains parlementaires ne conduise à une fermeture de certains services publics, ce qui se traduirait par une baisse des dépenses affecterait l'économie et la demande énergétique», avance M. Lipow.