Les prix de l'or et de l'argent ont grimpé à leurs niveaux les plus élevés en respectivement plus de trois et quatre mois, bénéficiant de leur statut de valeurs refuge dans un marché empreint de craintes d'une intervention militaire occidentale en Syrie.

OR

Le métal jaune est monté mercredi à 1433,83 dollars l'once, son niveau le plus élevé depuis la mi-mai, alors que plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, semblaient sur le point de lancer une action militaire contre le régime syrien, accusé d'une attaque meurtrière aux armes chimiques la semaine dernière. Les alliés russe et iranien de Damas mettaient toutefois en garde contre une déstabilisation de l'ensemble de la région.

«L'or s'est envolé sur fond de spéculations sur la Syrie, les investisseurs achetant en masse (ce) métal vu comme une valeur refuge», a commenté Nick Dake-Lace, analyste chez CMC Markets.

Les cours sont par la suite redescendus de leurs sommets, «du fait de l'apaisement des spéculations sur une frappe sur la Syrie», a observé Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.

En effet, le parlement britannique a rejeté jeudi toute intervention militaire unilatérale en Syrie.

Dans ce contexte, l'or souffrait de l'appréciation du dollar, autre valeur refuge traditionnelle, mais aussi aidé par un bon indicateur américain.

Pour M. Razaqzada, la révision en nette hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre a alimenté les attentes d'une diminution dès septembre du programme de soutien à l'économie des États-Unis mis en place par la Réserve fédérale américaine (Fed).

La Fed injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain via des rachats d'actifs pour tenter de vivifier la reprise, ce qui a également pour effet d'éroder la valeur du dollar.

La perspective d'une diminution de ces injections soutient ainsi le billet vert, dont la hausse rend plus onéreux les achats de métaux précieux, libellés en dollar.

Pour Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital, «la hausse du dollar, en l'absence de toute demande physique majeure, a pesé sur les prix, tout comme le fait que certains investisseurs spéculatifs ont engrangé quelques bénéfices après le rebond des cours en août».

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1394,75 dollars au fixing du soir, contre 1377,50 dollars le vendredi précédent.

ARGENT

Le métal gris a comme à son habitude épousé les mouvements de l'or, auquel il est vu comme une alternative bon marché.

L'argent est ainsi monté mercredi à 25,10 dollars l'once, son niveau le plus élevé depuis la mi-avril.

L'once d'argent a terminé vendredi à 23,64 dollars, contre 23,06 dollars sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les métaux platinoïdes, qui sont principalement utilisés dans l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques, ont souffert cette semaine de l'appréciation du billet, devise dans laquelle leurs achats sont libellés.

Les investisseurs ont également engrangé quelques bénéfices après le net rebond de la fin de semaine précédente qui a porté le platine à 1555 dollars l'once mardi (un sommet depuis début avril) du fait de craintes de grèves dans des mines en Afrique du Sud.

L'Afrique du Sud est le plus gros producteur de platine au monde et le deuxième plus important de palladium.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1527 dollars, contre 1538 dollars une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 741 dollars, contre 752 dollars la semaine précédente.