Le géant suisse des matières premières Glencore Xstrata a fait état mardi d'une lourde perte au premier semestre, anticipée par le marché, en raison de la dépréciation d'actifs hérités de l'acquisition du groupe minier Xstrata finalisée en mai.

Au premier semestre, le groupe basé à Baar, dans le canton suisse de Zoug, a accusé une perte de 8,9 milliards de dollars, contre un bénéfice de 2,2 milliards de dollars l'an dernier à périmètre comparable, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Glencore Xstrata, qui publiait ses premiers résultats depuis la fusion des deux entités, a constaté une perte de valeur de 7,6 milliards de dollars en raison d'écarts d'acquisition liés aux activités minières de Xstrata, qui évoluent dans un environnement négatif.

Le groupe a également dû réévaluer la participation de 34% qu'il détenait déjà dans Xstrata avant la fusion, ce qui a généré une perte de 1,1 milliard.

Ces dépréciations ont contraint le groupe à passer une charge de 7,7 milliards de dollars dans ses comptes.

S'y sont ajoutées des dépréciations de 452 millions de dollars pour ses activités dans la mine de Murrin Murrin en Australie, qui a souffert des pressions sur le marché du nickel, ainsi qu'une charge de 324 millions de dollars sur sa participation dans le géant russe de l'aluminium UC Rusal.

Ces dépréciations d'actifs sont intervenues alors même que Glencore Xstrata a vu son chiffre d'affaires se contracter de 2% au premier semestre sur une base pro forma, à 121 milliards de dollars.

L'excédent brut d'exploitation s'est également inscrit en repli de 9% à 6 milliards de dollars, reflétant la baisse des cours des matières premières, notamment des métaux, qui ont chuté en moyenne de 15% au premier semestre, a pointé le groupe.

Glencore Xstrata a également accusé un net repli sur le segment de l'énergie, malgré une bonne performance de ses activités de négoce.

«Le premier semestre 2013 a été une période de transformation pour Glencore», a déclaré Ivan Glasenberg, le directeur général de la nouvelle entité, cité dans le communiqué.

M. Glasenberg a précisé que le groupe avait fait d'excellents progrès dans l'intégration des activités: les synergies et économies de coûts se situeraient bien au-dessus des prévisions initiales de réduction des coûts de 500 millions de dollars par an.

Ainsi, Glencore Xstrata a indiqué qu'il prévoyait de distribuer un dividende intermédiaire de 0,054 dollar par action, signe de sa confiance dans ses perspectives ainsi que dans la solidité et la flexibilité de son bilan.

À 09h54 GMT, le titre cédait 3,44% à 291,55 pence alors que l'indice phare de la Bourse de Londres, le FTSE-100, perdait 0,70%.

Pour Ute Haibach, analyste chez J.Safra Sarasin, ces résultats sont «dans l'ensemble en ligne avec les attentes». La communauté financière avait amplement anticipé les dépréciations d'actifs, bien que «celles-ci semblent élevées à première vue», a noté l'analyste.

Au cours des derniers mois, les dépréciations d'actifs se sont multipliées dans le secteur minier, durement touché par la baisse des cours des matières premières.

Le secteur a connu une expansion sans précédent durant la dernière décennie, ce qui a poussé de nombreux groupes miniers à se lancer dans une véritable course à la croissance, au risque de surpayer leurs acquisitions.

En début d'année, le géant anglo-australien Rio Tinto avait notamment passé d'importantes provisions pour sa filiale dans le charbon au Mozambique ainsi que sur Alcan, une société canadienne active dans l'aluminium, que le groupe avait rachetée en 2007.