Le cours du pétrole coté à New York s'affichait en baisse à l'ouverture lundi, pâtissant d'une perte d'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, comme les matières premières, et d'un regain de vigueur du dollar.

Vers 9h15, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre lâchait 71 cents, à 105,26 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le recul du prix du baril «est la conséquence d'un marché moins enclin au risque, comme le montre la tendance à la baisse sur le marché actions» dans les échanges électroniques précédant l'ouverture officielle de la Bourse de New York, a remarqué Robert Yawger de Mizuho Securities USA.

En l'absence d'autres éléments fondamentaux sur le marché de l'énergie, les investisseurs se montrent en effet sensibles au regain de spéculations sur un possible ralentissement dès septembre de l'aide apportée par la banque centrale américaine (Fed) afin de stimuler la croissance, selon l'analyste.

Certains craignent que la reprise de l'économie des États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, et donc sa consommation énergétique, en pâtisse.

Par ailleurs, la perspective d'une réduction par la Fed de ses injections mensuelles de liquidités sur les marchés financiers, à hauteur de 85 milliards de dollars, fait remonter le dollar car cette mesure a tendance à diluer la valeur du billet vert.

Or, l'appréciation de la devise américaine rend les achats d'actifs libellés en dollar plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Autre facteur pesant sur le prix du baril de WTI selon Matt Smith de Schneider Electric: «Le chiffre sur la croissance du Japon pèse en ce début de semaine sur l'état d'esprit des investisseurs».

La croissance de la troisième puissance économique mondiale a en effet ralenti entre avril et juin, à 0,6% en rythme trimestriel, en raison d'une activité moins intense dans l'immobilier, faisant craindre un ralentissement de la demande de brut dans ce pays.

Toutefois, a ajouté M. Smith, le recul des prix est limité par «des inquiétudes sur l'approvisionnement en Libye, important producteur de brut, «alors que le plus important terminal pétrolier du pays a de nouveau été fermé».