Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse mercredi à New York et à Londres, ployant sous le poids d'un dollar revigoré qui rendait le brut moins attractif, malgré le repli légèrement supérieur aux attentes des réserves d'or noir aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre, dont il s'agissait du deuxième jour d'utilisation comme contrat de référence, a cédé 1,84 dollar, à 105,39 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 107,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,23 dollar par rapport à la clôture de mardi.

La dégringolade des cours de l'or noir mercredi, après un début de séance plus vigoureux, n'étonnait pas les analystes, au vu du net renforcement de la devise américaine.

Une hausse du billet vert rend mécaniquement les investissements en brut, libellés dans cette monnaie, plus onéreux pour les acheteurs munis d'autres devises.

«Tous les marchés financiers ou presque sont dans le rouge, il n'y a que le billet vert qui se hisse vraiment dans le vert, dans le sillage du bon chiffre immobilier» publié dans la matinée aux États-Unis, a relevé Rich Ilczyszyn, de iiTrader.com.

Nouveau signe d'amélioration dans ce secteur clef pour la reprise économique américaine, les États-Unis ont connu une hausse plus forte que prévu des ventes de maisons neuves en juin.

«Un tel chiffre macroéconomique relance le débat sur un éventuel ralentissement prochain des rachats d'actifs de la Fed, en dépit des commentaires rassurants de son président» Ben Bernanke la semaine dernière à ce sujet, a souligné M. Ilczyszyn.

Cette annonce s'est rapidement traduite sur les marchés financiers par une hausse des taux obligataires américains à 10 ans et une appréciation du dollar, une devise qui tend à être pénalisée par la politique très expansionniste de la banque centrale américaine.

La nouvelle d'une chute de 2,8 millions de barils de brut aux États unis au cours de la semaine achevée le 19 juillet, qui portait la contraction des réserves d'or noir américain à près de 30 millions de barils sur les quatre dernières semaines, a peu joué pour freiner la baisse des cours.

«C'était un peu plus qu'attendu mais ce n'est rien au regard des plongeons des semaines précédentes, en tout cas pas assez pour faire réagir le marché», a estimé M. Ilczyszyn.

Des experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires avaient misé sur un recul de 2,1 millions de barils seulement.

Selon le département de l'Énergie américain (DoE), les réserves d'essence ont quant à elles enregistré un recul-surprise, baissant de 1,2 million de barils contre une hausse de 1,6 million de barils attendue, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) se sont repliés de 1,4 million de barils, contre une hausse de 900 000 barils prévue.

Sur le front de la demande, l'annonce d'un nouveau recul de la production manufacturière en Chine faisait craindre une baisse de la demande énergétique de la deuxième économie mondiale et a accentué le peu d'appétit des courtiers pour les achats de brut, a par ailleurs remarqué Matt Smith, de Schneider Electric.