Le cours du pétrole coté à New York a terminé en hausse lundi, profitant de bonnes statistiques américaines, japonaises ou européennes, et de la crainte d'une escalade des tensions en Égypte de nature à déstabiliser le Moyen-Orient.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a progressé de 1,43 dollar, pour s'établir à 97,99 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 103,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 84 cents par rapport à la clôture de vendredi.

La publication de divers indicateurs a bénéficié au marché pétrolier.

Aux États-Unis, l'activité des industries manufacturières a redémarré en juin après un recul-surprise en mai et les dépenses de construction ont légèrement progressé en mai.

Dopé par l'amélioration de la conjoncture et par la politique du gouvernement, l'indice de confiance des grandes entreprises manufacturières japonaises a de son côté nettement progressé en juin et est redevenu positif.

Et dans la zone euro, l'activité du secteur manufacturier a continué de se redresser en juin pour atteindre son plus haut niveau en 16 mois, traduisant une amélioration de la conjoncture dans la plupart des pays étudiés.

Ces chiffres «ont permis d'occulter des données moins encourageantes, comme la contraction de l'activité manufacturière en Chine», la plus forte en neuf mois, ou «la hausse du taux de chômage en Europe», qui a touché en mai 12,1% de la population active dans la zone euro, a remarqué Tim Evans de Citi.

Dans le même temps, les indicateurs «confortent l'idée d'une économie qui se reprend mais reste suffisamment fragile pour apaiser la crainte d'un ralentissement des mesures de soutien de la Fed», la banque centrale américaine, a ajouté l'expert.

Les cours du pétrole ont aussi été soutenus «par la situation en Égypte, qui n'est pas de bon augure pour la région du Moyen-Orient dans son ensemble», qui produit environ un tiers du pétrole mondial, a souligné Robert Yawger de Mizuho Securities USA.

La foule a déferlé dimanche au Caire et dans de nombreuses autres villes pour exiger le départ du chef de l'État, Mohamed Morsi, et lundi, l'armée égyptienne lui a donné 48 heures pour satisfaire les «demandes du peuple», faute de quoi elle imposerait une feuille de route.

Au moins 16 personnes ont été tuées dans tout le pays en marge de manifestations, dont huit dans des affrontements entre pro et anti-Morsi au Caire, a indiqué lundi le ministère de la Santé.

Ces troubles faisaient craindre aux investisseurs un regain de tensions géopolitiques dans une région déjà ébranlée par le conflit syrien.

Le marché de l'énergie a aussi été soutenu, selon M. Yawger, «par le regain d'intérêt des investisseurs pour le risque, illustré par la tendance à la hausse des indices de Wall Street» qui s'affichaient à la clôture du marché pétrolier nettement dans le vert.