Le prix du pétrole coté à New York a mis fin vendredi à quatre séances consécutives de hausse en reculant nettement en toute fin de journée, les investisseurs engrangeant des profits à l'orée du week-end.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a perdu 49 cents à 96,56 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 102,16 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) , en baisse de 66 cents par rapport à la clôture de jeudi.

«Les cours se sont affichés en hausse tout au long de la semaine, aussi il paraît assez logique que les investisseurs procèdent à des prises de bénéfices, et ils ont attendu pour le faire la toute fin de séance», a estimé Matt Smith, de Schneider Electric.

Le renforcement du dollar au fil de la journée a aussi pesé sur les cours, selon lui. Un billet vert plus fort rend en effet les achats de brut libellé en monnaie américaine moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.

Le prix du baril avait pourtant été aidé à l'ouverture par des données de bon augure pour la demande en brut aussi bien en Europe qu'aux États-Unis.

Après des indicateurs américains positifs sur le front de l'emploi, de l'immobilier ou de la consommation jeudi, les autorités allemandes ont fait part d'un rebond des ventes au détail en mai, nouveau signal constructif pour la première économie européenne.

La publication en cours de journée vendredi de chiffres économiques américains mitigés a aussi été interprétée par le marché comme un signe encourageant pour la vigueur de la reprise du pays.

Ainsi, le moral des ménages américains n'a que très légèrement reculé en juin, pour s'établir à 84,1, alors qu'une première estimation l'avait donné à 82,7, contre 84,5 en mai.

Mais «on n'a reçu aucune nouvelle particulière en provenance du Moyen-Orient», importante zone de production de pétrole, alors que la persistance des tensions dans des pays comme la Syrie ou la Libye a eu tendance ces derniers temps à soutenir les prix du brut, a souligné James Williams de WTRG Economics.

Les investisseurs sont restés aussi en retrait au regard des incertitudes sur la politique monétaire américaine.

Plusieurs responsables de la banque centrale américaine (Fed) se sont en effet succédé ces derniers jours à la tribune pour réaffirmer l'engagement de l'institution à soutenir l'économie américaine.

Mais le gouverneur de la Fed, Jeremy Stein, a évoqué vendredi pour la première fois la date de septembre pour une éventuelle décision du Comité de politique monétaire (FOMC) en faveur d'un ralentissement des mesures d'aide à la croissance.

L'évocation par le patron de la Fed Ben Bernanke la semaine dernière d'une possible inflexion de la politique monétaire du pays dans les mois à venir avait fait vaciller les marchés, y compris le prix du baril.