Le pétrole a légèrement avancé mercredi à New York, un chiffre décevant sur la croissance américaine apaisant les craintes d'une inflexion imminente de la politique monétaire des États-Unis, en dépit d'inquiétudes sur la demande en brut dans le pays.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a avancé de 18 cents, à 95,50 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 101,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 40 cents par rapport à la clôture de mardi.

Les cours de l'or noir avaient en premier lieu accueilli avec inquiétude l'annonce d'une nette révision à la baisse du produit intérieur brut américain au premier trimestre de l'année, avant de reprendre du terrain en cours de séance.

Au lieu des +2,4% précédemment estimé, le PIB américain n'a progressé que de 1,8% en rythme annuel sur les trois premiers mois de l'année.

«C'est un indicateur très décevant pour le marché», a relevé John Kilduff d'Again Capital.

Cette révision à la baisse est notamment justifiée par le département du Commerce par un fort recul de la vitalité de la consommation, en hausse de seulement 2,6% au lieu de 3,4% pour la précédente estimation.

«Mais après une réaction initiale à la baisse, on a pu assister à un certain retour de l'appétit pour le risque dans le sillage du marché actions», a noté Bart Melek, spécialiste des matières premières pour TD Securities.

En effet, «ce mauvais chiffre a été perçu comme éloignant la probabilité d'un ralentissement imminent des mesures de soutien exceptionnelles de la Réserve fédérale américaine (Fed)», a-t-il ajouté.

La banque centrale américaine a en effet conditionné le retrait progressif de ses énormes injections de liquidités dans le circuit financier américain à l'amélioration de la conjoncture économique de la première puissance mondiale.

Le regain d'optimisme des courtiers qui s'en est suivi est parvenu à reléguer au second plan, au moins de manière provisoire, des craintes accrues sur l'offre et la demande aux États-Unis, le premier consommateur d'or noir au monde.

Le Département américain de l'Énergie (DoE) a en effet fait état mercredi d'une stabilisation des réserves de pétrole brut dans le pays au cours de la semaine achevée le 21 juin, quand les analystes tablaient sur une baisse de 1,7 million de barils.

Ces chiffres étaient en revanche cohérents avec les statistiques de la fédération professionnelle API, qui a annoncé mardi un très léger recul des réserves de 28 000 barils.

Les stocks américains de brut, qui avaient augmenté de 300 000 barils la semaine précédente, restent proches de leur plus haut niveau depuis 30 ans, atteint fin mai, un signe de mauvais augure pour la demande en pétrole du pays.

De leur côté, les réserves d'essence, très surveillées alors que la saison estivale des grands déplacements en voiture bat son plein, ont bondi de 3,7 millions de barils, bien au-delà de la hausse prévue par les analystes (+700 000 barils).

Le DoE a également fait part d'une progression des stocks de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) de 1,6 million de barils, soit trois fois la hausse envisagée par les analystes.