Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse mardi à New York et à Londres, soutenus par la publication de bons indicateurs économiques aux États-Unis, premier consommateur de brut au monde, mais tirés à la baisse par une hausse du dollar.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août s'est apprécié de 14 cents, à 95,32 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 101,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 10 cents par rapport à la clôture de lundi.

Les cours de l'or noir «ont perdu un peu de leur avance en cours d'échanges alors que le dollar a repris de la vigueur dans un contexte macroéconomique plus souriant», a expliqué David Bouckhout, de TD Securities.

Une hausse du billet vert rend les achats de brut libellés dans cette monnaie moins attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises, comme le brut, et tend à peser sur les cours pétroliers.

Le pétrole coté à New York avait débuté la séance en plus nette hausse, dopé par la sortie de bons indicateurs économiques venue confirmer, mardi, l'amélioration de la conjoncture économique aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.

Ainsi, les commandes de biens durables aux États-Unis en mai ont progressé de 3,6% par rapport au mois précédent, tirées notamment par le secteur du transport, alors que les analystes ne tablaient que sur une progression de 3%.

Dans l'immobilier, un secteur clef pour jauger la vigueur de la reprise économique américaine et les perspectives de demande en brut de la première économie mondiale, l'embellie semblait aussi se confirmer.

Selon une enquête Case-Shiller publiée par Standard and Poor's, les prix des logements ont augmenté pour le quinzième mois consécutif en avril.

Et les ventes de maisons individuelles neuves ont progressé davantage que prévu en mai par rapport à avril, pour atteindre leur plus haut niveau depuis juillet 2008.

Sur le front de l'offre, les craintes liées à l'interruption des oléoducs canadiens persistaient, à une semaine du long week-end férié du 4 juillet aux États-Unis, qui correspond traditionnellement à un pic des déplacements en voiture et de la consommation d'essence dans le pays.

«En plus de l'oléoduc numéro 37 qui a été fermé à la suite de la découverte d'une fuite après de fortes inondations», le groupe pétrolier canadien a également maintenu «la fermeture des deux autres oléoducs, l'Athabasca et le Waupisoo, par mesure de précaution», a précisé Phil Flynn, de Price Futures Group.

L'équipement endommagé est en effet relié à un réseau d'oléoducs qui transporte le pétrole issu des sables bitumineux d'Alberta vers des raffineries du Canada et des États-Unis.

Selon Commerzbank, la fermeture de ces oléoducs canadiens pourrait contribuer à une baisse des importations de pétrole aux États-Unis et donc des réserves américaines de brut.

Les courtiers attendaient ainsi «avec prudence» la sortie mercredi des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Énergie (DoE) sur l'état des stocks américains de pétrole, d'essence et de produits distillés, a noté M. Bouckhout.

Ces réserves se situent actuellement à des niveaux proches de sommets historiques plus vus depuis 1982.