Le pétrole a terminé en légère baisse mercredi à New York après l'annonce d'une hausse-surprise des stocks de brut aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, et du maintien par la banque centrale américaine de ses mesures de soutien exceptionnel à l'économie.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a perdu 20 cents pour clôturer à 98,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 106,12 dollars, en hausse de 10 cents par rapport à la clôture de mardi.

Selon le département américain à l'Énergie (DoE), les réserves de pétrole aux États-Unis ont augmenté de 300 000 barils, à 394,1 millions de barils, alors que les analystes misaient sur une baisse de 400 000 barils.

La réaction du marché à cette information est toutefois restée limitée car «la hausse des stocks annoncée par les autorités n'est pas très importante», a remarqué James Williams, de WTRG Economics.

Aussi, alors que les prix avaient fortement progressé ces derniers jours, le baril de WTI grimpant mardi à son plus haut en neuf mois, «les cours sont restés (ce mercredi) proches de l'équilibre», a expliqué Bart Melek de TD Securities.

Le DoE a également contredit les analystes sur les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en faisant état d'un recul de 500 000 barils.

Quant aux réserves d'essence, très surveillées durant l'actuelle saison estivale des grands déplacements automobiles, elles ont progressé de 200 000 barils, moins que prévu par les analystes (+1 million).

Très attendue par les marchés, la conclusion d'une réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale (Fed) n'a pas non plus eu beaucoup d'effet sur le cours du WTI.

À l'issue d'une rencontre de deux jours, les responsables de la Fed ont confirmé la poursuite de leur politique monétaire ultra-accommodante sous tous ses aspects, notamment le rachat de quelque 85 milliards de dollars par mois de bons du Trésor et titres hypothécaires.

Cette mesure a tendance à stimuler les investissements dans les actifs risqués tels que le pétrole.

Mais les membres du FOMC ont aussi constaté que l'activité économique du pays progressait à un rythme «modéré» et que les conditions du marché de l'emploi «s'étaient encore améliorées».

«Aux yeux de la Fed, les perspectives économiques semblent correctes, ce qui pourrait indiquer un ralentissement des mesures de soutien» dans les mois à venir, a relevé M. Melek.

Par ailleurs, alors que la crainte d'une escalade des tensions au Moyen-Orient avait participé ces derniers jours à la progression du prix du baril, «la situation en Syrie ne fait plus (ce mercredi) la Une de tous les journaux», a noté M. Williams.

Le sommet du G8, qui se tenait lundi et mardi en Irlande du Nord, a seulement débouché sur un accord a minima sur le sujet, appelant à l'organisation «dès que possible» d'une conférence de paix, mais laissant en suspens toutes les questions clés pour le règlement du conflit.

Alors que l'opposition syrienne a affirmé mercredi qu'elle poursuivrait la guerre pour renverser Bachar al-Assad faute d'une solution politique prévoyant son départ, la persistance des tensions a toutefois continué à soutenir le Brent.

«Les craintes d'un débordement aux voisins producteurs de pétrole (de la Syrie) rendront le cours du Brent nerveux cet été», a prévenu Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.