Hydro-Québec alimentera la future mine de phosphore-titane de Ressources d'Arianne en électricité à bon prix, mais l'entreprise devra construire à ses frais la ligne qui acheminera cette énergie au Saguenay.

Le gouvernement Marois a finalement accepté la demande de l'entreprise qui voulait obtenir 66 mégawatts au tarif consenti à la grande industrie (tarif L) pour mener à bien son projet de mine situé au Lac à Paul, à 190 kilomètres au nord de la ville de Saguenay.

C'est le gouvernement qui décide si Hydro-Québec doit fournir de l'électricité dans tous les cas de projets industriels dont les besoins dépassent 50 MW en soupesant sur la base des retombées économiques.

Ressources d'Arianne, qui veut investir 800 millions de dollars dans ce projet, est contente du dénouement des discussions avec Québec. «C'est bien de savoir sur quel pied danser sur le plan énergétique», a commenté son vice-président à l'exploitation, Jean-Sébastien David.

Par contre, l'entreprise n'a pas réussi à s'entendre avec Hydro-Québec au sujet de la construction de la ligne qui devra acheminer l'électricité à la mine. «Hydro estimait le coût de cette ligne à 60 millions et réclamait 3,2 millions pour faire l'étude de faisabilité, explique le dirigeant. Mais surtout, la ligne aurait été prête en 2018, alors qu'on veut commencer les activités en 2016.»

Ressources d'Arianne a donc décidé de construire sa ligne de transport, à un coût qui n'a pas été précisé, mais qui devrait être moins élevé que celui d'Hydro-Québec, espère l'entreprise. L'étude de faisabilité pour cette ligne de 66 km a été réalisée par une firme du Saguenay pour 975 000$, a indiqué M. David.

Avant Ressources d'Arianne, Osisko avait elle aussi obtenu d'être desservie par Hydro-Québec au tarif industriel.

Une autre entreprise minière, Stornoway Diamond, a jugé prohibitif le coût de 174 millions estimé par Hydro-Québec pour la ligne de transport de 160 km qui aurait relié sa mine de diamant située à 350 km au nord de Chibougamau au réseau électrique. Stornoway s'est tournée vers le diesel pour alimenter ses opérations.

Concentration

Le projet, qui deviendra la première mine de phosphore au Québec, est situé dans une région durement éprouvée par la crise forestière. C'est en partie ce qui explique le feu vert du gouvernement pour l'approvisionnement en électricité, avance Jean-Sébastien David.

Ressources d'Arianne prévoit exporter outre-mer le tiers du phosphore qu'elle produira au Lac à Paul; les deux tiers restants seront vendus sur le continent nord-américain.

Le phosphore sert surtout à la fabrication d'engrais. La coopérative indienne de fabrication d'engrais IFFCO, qui construira une usine à Bécancour, pourrait éventuellement devenir un client de Ressources d'Arianne.

Par ailleurs, l'entreprise québécoise a conclu la vente de deux de ses propriétés, tel qu'elle l'avait annoncée. Exploration NQ a acquis la propriété Brouillan Ouest en échange de 1 million d'actions à un prix réputé de 5 cents l'action. Arianne conserve une redevance de 2% sur une éventuelle production d'or de cette propriété.

Midland Exploration a acheté la propriété Héva en change de 30 000$ et de 60 000 actions ordinaires.

À la suite de ces transactions, Ressources d'Arianne entend se consacrer à la mise en valeur de sa mine de phosphore-titane, dont le potentiel minéral peut être exploité pendant un minimum de 25 ans, selon l'entreprise.

Le titre de Ressources d'Arianne a clôturé à 1,15$, en baisse de 6 cents, hier à la Bourse de croissance de Vancouver.