Les cours du brut ont ouvert en baisse mardi à New York, fragilisés par des prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) selon lesquelles l'exploitation du pétrole non conventionnel en Amérique du Nord va créer une «onde de choc» sur le marché pétrolier mondial.

Vers 9h20, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin perdait 29 cents à 94,88 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les cours du brut glissaient sous la barre des 95 dollars le baril sur la place new-yorkaise dans un marché traversé par des inquiétudes croissantes sur l'abondance d'or noir dans le monde, notamment sur le continent nord-américain.

L'accroissement de l'offre pétrolière mondiale menée par l'Amérique du Nord doit en effet devenir supérieur à l'augmentation de la demande, a prévu l'AIE, qui défend les grands pays consommateurs d'énergie, dans un rapport semestriel sur l'évolution du marché pétrolier publié mardi.

«Cela renforce l'idée que l'offre aux États-Unis et au Canada va continuer à progresser», et à exercer une pression sur les prix, a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Si la capacité de production de pétrole brut planétaire doit augmenter de 8,3 millions de barils par jour (mbj) entre 2012 et 2018 pour atteindre 103 mbj, la demande devrait augmenter de 6,9 mbj, à 96,68 mbj. Et cette croissance doit provenir pour 6 mbj de pays hors OPEP, et parmi ceux-ci, pour 3,9 mbj de l'Amérique du Nord.

L'explosion de l'offre aux États-Unis et au Canada se doit à l'essor de l'extraction de pétrole de schiste aux États-Unis et des sables bitumineux dans l'Ouest canadien.

«L'Amérique du Nord a déclenché une onde de choc qui se répercute dans le monde entier», a commenté la patronne de l'AIE Maria van der Hoeven.

Les réserves de pétrole brut aux États-Unis, premier consommateur mondial, sont montées début mai à un niveau record depuis 1982, date à laquelle a commencé la publication de statistiques hebdomadaires.

«Et l'on s'attend à ce que ces stocks fassent état d'une nouvelle progression» mercredi, a anticipé M. Lipow en référence à la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Énergie.

«Il est peu probable de voir les cours du pétrole enregistrer des gains importants sur les prochains jours», ont souligné les experts de Commerzbank.