Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a atténué les attentes, jeudi, quant aux montants supplémentaires qui pourront être récoltés avec le nouveau régime de redevances minières qui doit être annoncé prochainement.

M. Marceau a souligné que les prix des métaux sont en baisse actuellement sur les marchés mondiaux.En sortant du Salon bleu, le ministre des Finances a cependant maintenu que le gouvernement a toujours l'intention d'augmenter les montants récoltés en redevances.

M. Marceau a ajouté que toutes les sociétés minières passeront à la caisse, que les montants perçus suivront le rendement des entreprises et qu'il y aura des incitatifs pour stimuler la transformation au Québec.

Par contre, le ministre s'est montré plus réservé quant à la somme de 388 millions de dollars supplémentaires que les péquistes avaient promis d'ajouter dans les coffres de l'État avec leur nouveau régime.

M. Marceau a notamment insisté sur le contexte actuel qui prévaut dans le secteur minier, où les investissements sont en baisse.

«On va sûrement aller le chercher, vous verrez les chiffres exacts au moment où ça sortira, a-t-il dit aux journalistes. Maintenant, il y a une question de moment, il y a une question de prix actuel.

«Ce qu'on met en place, c'est les moyens pour aller chercher des sommes de cet ordre-là, lorsque les conditions seront suffisamment favorables. Maintenant si vous me dites, lorsque les conditions sont moins favorables, est-ce que vous allez être capables? On verra.»

En Chambre, l'opposition libérale a soupçonné les péquistes de se préparer à reculer sur leur plan de bonification des redevances minières.Le chef parlementaire libéral Jean-Marc Fournier a affirmé jeudi que les péquistes ont formulé une promesse électorale racoleuse et irréaliste qu'ils ne pourront tenir.

Citant un reportage de La Presse, M. Fournier a affirmé que le gouvernement s'apprête à dévoiler lundi prochain un nouveau régime de redevances qui ne permettra pas d'amasser les sommes promises durant la dernière campagne électorale.

«Le journal La Presse rapporte ce matin l'annonce du grand recul minier du Parti québécois, un recul pour sauver la face, a-t-il dit. Voilà en quelques mots le bilan du Parti québécois: reculer au lieu d'avancer, les intérêts partisans du PQ au lieu des intérêts économiques des Québécois.»

La première ministre Pauline Marois a reproché aux libéraux d'avoir trop tardé à présenter un régime de redevances bonifié alors qu'ils étaient au pouvoir et que les prix des métaux atteignaient des sommets.

«On peut comprendre que le chef de l'opposition officielle soit pressé de voir disparaître un mauvais régime qu'ils n'ont jamais réussi à corriger, et qu'ils n'aient jamais corrigé ce régime alors qu'ils auraient dû le faire au moment où les prix des matières premières étaient à leur plus haut niveau», a-t-elle riposté.