L'ancien président du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), Pierre Renaud, soutient que l'industrie minière a «perdu la bataille médiatique» contre «12 personnes qui mènent le jeu environnemental au Québec».

M. Renaud, président du BAPE de 2007 à la fin 2012, a pris le micro au cours de la Tribune des leaders de l'industrie minière, mercredi à Montréal. Maintenant libéré de son devoir de réserve, il affirme que ce sont «12 personnes qui mènent le jeu environnemental au Québec, dont certains sont devenus ministres» et que «ces gens se prononcent sur des choses qu'ils ne connaissent pas». Il n'a pas nommé ces 12 personnes, mais a précisé que certaines d'entre elles seraient présentes au Forum sur les redevances, vendredi.

«Il y a des gens qui prennent le micro et il y a des journalistes peu scrupuleux qui vont tout simplement mentionner des choses sans égard à la vérité, a-t-il ajouté. Ça, c'est un problème au Québec à l'heure actuelle.»

Il a appelé l'industrie minière à «prendre d'assaut les médias».

«Aujourd'hui, soit vous laissez les médias et 12 personnes gérer le Québec, soit vous prenez le taureau par les cornes et vous vous dites que c'est à votre tour d'être dans les médias et de s'assurer de donner la bonne nouvelle.»

Mais la «bonne nouvelle» n'est pas que financière, selon M. Renaud. Il affirme que l'industrie devrait insister encore davantage sur les aspects de développement durable de ses projets. M. Renaud a cité le projet de mine à ciel ouvert d'Osisko, à Malartic, comme un exemple de développement durable. Il avait présidé aux audiences publiques de ce projet en 2008.

L'ancien président du BAPE, aujourd'hui avocat-conseil chez McCarthy Tétrault, soutient aussi que l'industrie pourrait dénicher un artiste qui accepterait d'agir comme porte-parole. Pierre Renaud avait été congédié à l'automne par le ministre de l'Environnement de l'époque, Daniel Breton.

Au cours de la Tribune des leaders de l'industrie minière, événement organisé entre autres par la Fédération des chambres de commerce du Québec, les 200 participants ont reconnu l'existence de lacunes sur le plan de la communication publique et médiatique.

Marcel Côté, associé fondateur de Secor-KPMG, a déploré que le gouvernement actuel «ne connaît pas l'industrie».

Le directeur des communications d'ArcelorMittal Mines Canada, Eric Tetrault a indiqué que le lobby minier allait «se faire pas mal plus entendre» désormais.