Alamos Gold (T.AGI), qui a déposé une offre hostile pour acquérir le producteur d'or Aurizon et sa mine abitibienne Casa Berardi, affirme n'avoir aucune intention de bonifier son prix d'achat.

Mercredi, le conseil d'administration de Mines Aurizon, société de Vancouver, a recommandé à ses actionnaires de rejeter l'offre de 780 millions de dollars (ou 4,65$ l'action) proposée par Alamos. Le conseil estime qu'il s'agit d'une offre «inadéquate sur le plan financier».

«Si vous faites une offre directement aux actionnaires, il ne vous faut offrir rien d'autre que le meilleur prix, a répliqué hier le président et chef de la direction d'Alamos Gold, John McCluskey, dans un entretien avec La Presse Affaires. C'est ce que j'ai fait.» Alamos Gold a aussi publié un communiqué hier matin pour indiquer qu'il maintenait le prix de son offre.

Pour M. McCluskey, la réaction négative d'Aurizon est tout sauf une surprise. «Il n'y a eu aucune intention [de la part de la direction d'Aurizon] d'entrer dans une discussion avec nous, affirme-t-il. Les dirigeants d'Aurizon s'opposaient à tout sauf au statu quo.»

Selon la circulaire qui accompagne son offre, Alamos a approché Aurizon une première fois en 2008, puis deux autres fois en 2010 et 2011. Chaque fois, selon Alamos, Aurizon n'a pas voulu approfondir les discussions. Selon George Paspalas, qui a pris les rênes d'Aurizon en août 2011, le conseil d'administration a refusé les dernières avances d'Alamos en septembre 2011 justement pour lui laisser le temps d'être bien en selle.

Avant de déposer son offre, le 14 janvier, Alamos affirme avoir obtenu le soutien des autres principaux actionnaires d'Aurizon. Quatre d'entre eux, dont au moins deux sont aussi actionnaires d'Alamos, ont convenu d'accepter l'offre. Ceux-ci rassemblent environ 14% des actions d'Aurizon, et Alamos en détient déjà 16%.

«Nous aurions fait preuve de mauvais jugement en allant de l'avant sans l'appui des principaux actionnaires», dit John McCluskey, convaincu des chances de succès de son offre.

George Paspalas n'a pas la même analyse. «J'ai parlé à d'autres actionnaires parmi les 10 plus importants, et ils pensent que le prix offert est trop faible», a-t-il indiqué à La Presse Affaires.

Selon M. Paspalas, Alamos sous-évalue grandement les actifs d'Aurizon - tous au Québec - tout en ne considérant pas la situation financière de la société (200 millions en liquidités, pas de dette).

S'il est encore trop tôt pour savoir si Alamos gagnera son pari, son patron John McCluskey a tenu à rassurer les employés d'Aurizon. «Il y a un très bon groupe d'opération [chez Aurizon] au Québec. Nous voulons garder cette équipe.»

Alamos Gold (AGI, 15,42$) a perdu près de 4% hier à la Bourse de Toronto, tandis que Mines Aurizon (ARZ, 4,64$) a cédé 2,5%. L'or a reculé de 16,80$US, ou 1%, à 1669,90$US l'once.