Pétrolia est assez confiante dans le potentiel de son gisement de l'île d'Anticosti pour envisager la phase deux de son plan de match, qui est d'acheminer une partie de sa production de gaz naturel à Sept-Îles.

«Le prolongement du gazoduc jusqu'à Sept-Îles est une très bonne nouvelle pour nous», a indiqué André Proulx, le président de Pétrolia, lors d'un entretien avec La Presse Affaires.

Pétrolia voudrait pouvoir acheminer sur le continent le gaz naturel contenu dans ses puits de pétrole afin d'augmenter la rentabilité de ses opérations. Des discussions en ce sens ont été entamées avec Gaz Métro, qui veut prolonger sa conduite principale de gaz naturel sur une longueur de 450 kilomètres entre Jonquière et Sept-Îles.

Gaz Métro a eu «des échanges généraux et exploratoires avec Pétrolia a ce sujet», confirme son porte-parole. «S'il devait y avoir de la production de gaz naturel à cet endroit [Anticosti], ces volumes de gaz naturel seraient acheminés vers notre réseau pour être distribués», a fait savoir Pierre-Yves Boivin, le responsable du prolongement du gazoduc de Gaz Métro, en précisant que Gaz Métro n'a pas l'intention de raccorder elle-même l'île à son réseau.

Pétrolia, elle, se dit prête à investir dans un lien sous-marin entre l'île et le continent pour rejoindre la conduite de Gaz Métro. Il s'agit d'un projet techniquement et économiquement réalisable, assure André Proulx, qui en estime le coût à entre 100 et 125 millions.

Plus tôt cette semaine, Pétrolia a publié les résultats de deux nouveaux forages qui laissent croire que les réserves potentielles de ses propriétés seraient encore plus importantes que les 32 milliards de barils de pétrole déjà annoncés.

D'autres travaux sont nécessaires pour circonscrire ce potentiel, dit le président de Pétrolia, mais il est confiant. «On devrait réévaluer à la hausse notre calcul des ressources», estime-t-il.

À Anticosti, Pétrolia et son partenaire, Corridor, s'intéressent principalement au pétrole dont le prix est plus élevé que le gaz et qui se transporte facilement par bateau vers les marchés de consommation. Mais ils voudraient aussi commercialiser le gaz qui vient avec, et qui serait présent en quantité, selon l'entreprise québécoise.

«On pense pouvoir être capable de produire plus de gaz que ce dont Sept-Îles a besoin», soutient André Proulx, qui ajoute qu'il n'est pas impossible que le flot du gazoduc puisse être inversé pour que le gaz d'Anticosti puisse un jour alimenter le marché de Montréal.

Selon des informations qui circulent, Pétrolia aurait demandé des devis pour une future ligne sous-marine à une firme norvégienne spécialisée dans la visualisation en trois dimensions, Visco.

Ce que nie le président de Pétrolia, en affirmant qu'il s'agit de «spéculation». Il est encore trop tôt pour ce genre de démarche, selon lui.

Pour le moment, Pétrolia se préoccupe surtout de régler les problèmes que lui cause la Ville de Gaspé, qui a interdit tout forage à proximité d'un puits artésien. Ce règlement municipal inattendu a pour effet de retarder le forage que Pétrolia s'apprêtait à commencer, avec toutes les autorisations requises par la loi québécoise.

André Proulx refuse de parler de ce litige, qui concerne surtout le gouvernement, selon lui. Le geste de la Ville de Gaspé force en effet Québec à décider s'il veut que les ressources pétrolières québécoises soient exploitées.

Le titre de Pétrolia [[|ticker sym='T.PEA'|]] a fini la journée de mercredi à 99 cents, inchangé depuis la veille.

Depuis une semaine, le titre s'est apprécié de près de 7%. Pétrolia détient des permis d'exploration sur la plus grande partie du territoire d'Anticosti. Junex, une autre petite entreprise québécoise, est l'autre acteur présent dans l'île.