Après les fermetures, les licenciements massifs et les problèmes de caisses de retraite, l'industrie forestière a maintenant un autre genre de message à passer à la population canadienne: nous embauchons.

Pour la première fois, l'industrie tiendra une foire de l'emploi en même temps que sa rencontre annuelle à Montréal, le mois prochain. «Ça ne s'est pas produit, je pense, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand les troupes canadiennes sont revenues au pays», lance David Lindsay, président de l'Association des produits forestiers canadiens, au cours d'un entretien avec La Presse Affaires.

L'industrie revient de loin, elle aussi. Au cours des sept ou huit dernières années, elle a vu sa capacité de production diminuer et sa main-d'oeuvre fondre. Alors que son marché traditionnel, aux États-Unis, reprend lentement de la vigueur et que de nouveaux clients se manifestent en Asie, l'industrie craint maintenant de manquer de travailleurs.

Vieillissement de la main-d'oeuvre

Le vieillissement de la main-d'oeuvre est un problème aigu pour l'industrie forestière, explique David Lindsay, parce que les licenciements ont frappé plus durement chez les jeunes, dans ce milieu fortement syndiqué. Ceux qui restent sont donc plus âgés que la moyenne des travailleurs canadiens, et donc plus près de la retraite.

Le porte-parole de l'industrie reconnaît que le défi est de convaincre la jeune génération que la forêt est redevenue un secteur d'avenir. «Nous devons convaincre les jeunes de revenir vers nous», dit David Lindsay.

Plus de 60 000 postes

Au Canada, plus de 60 000 postes devront trouver preneur au cours des prochaines années, dont 40 000 uniquement pour remplacer les travailleurs qui partent à la retraite, estime l'Association des produits forestiers du Canada. Il s'agit d'une estimation prudente, qui pourrait facilement être dépassée, selon son porte-parole.

L'industrie est consciente que toute l'industrie des ressources, notamment le secteur des mines et celui du pétrole et du gaz, courtise le même bassin de main-d'oeuvre. Elle croit avoir des atouts, comme la qualité des emplois et leur stabilité. «Nous avons des emplois de qualité à offrir, qui permettent de s'installer dans un milieu de vie et d'y rester. Ce n'est pas du fly-in, fly out.»

Selon David Lindsay, l'industrie a changé et les emplois qu'elle offre aussi. «Ce sont des emplois plus sophistiqués, à tous les niveaux, en forêt comme dans les usines», précise-t-il.

Le grand rendez-vous annuel de l'industrie aura lieu la première semaine de février au Reine Elizabeth.

La foire de l'emploi, ouverte à tout le monde, aura lieur les 5 et 6 février au même endroit.

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Le secteur forestier au Canada

Aujourd'hui

233 800 emplois

1,9% du PIB

En 2006

339 000 emplois

3% du PIB

Source : Association des produits forestiers du Canada