Les prix des métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont grimpé cette semaine, dopés par des indicateurs économiques encourageants en Chine, qui laissaient espérer un renforcement de la demande du géant asiatique, premier pays consommateur de métaux.

Les prix des métaux de base ont profité «d'indicateurs économiques dans l'ensemble très positifs», ainsi que de chiffres confirmant le robuste appétit en métaux de la Chine, a commenté Stephen Briggs, analyste de BNP Paribas.

Une batterie de statistiques publiées par Pékin en début de semaine a en effet témoigné de la vigueur de la reprise économique chinoise, avec une accélération en novembre des ventes de détail, la hausse continue des investissements en capital fixe, et surtout une nette augmentation de la production industrielle.

De plus, des chiffres des douanes publiés lundi ont montré une hausse de près de 14% des importations de cuivre par la Chine en novembre par rapport à octobre, qui se sont au total établies à 365 000 tonnes. L'annonce vendredi par la banque HSBC d'une nouvelle expansion de l'activité manufacturière en décembre a parachevé la semaine.

Outre «l'embellie des données macroéconomiques chinoises», «l'anticipation de nouvelles mesures par la Banque centrale américaine (Fed)» a également contribué à tirer les prix des métaux vers le haut, a précisé Xiao Fu, analyste de Deutsche Bank.

De fait, la Fed a finalement dévoilé mercredi un nouveau programme de rachats d'obligations du Trésor, de 45 milliards de dollars par mois. Combiné au maintien d'un taux directeur quasi-nul, cet afflux de liquidité vise à soutenir la reprise économique aux États-Unis, mais est également susceptible de stimuler les achats de matières premières.

Ainsi, les cours des métaux «ont dans un premier temps monté» après l'annonce des nouvelles mesures de la Fed, conforme aux attentes, «mais l'impact positif sur le marché a été limité par la fragilité de l'économie mondiale (...) et le regain d'inquiétude sur le mur budgétaire aux États-Unis», a souligné Julian Jessop, analyste de Capital Economics.

Faute de compromis entre les partis républicains et démocrates sur le budget, une loi imposant une cure d'austérité entrerait automatiquement en vigueur début 2013, au risque de précipiter en récession la première économie mondiale, et cette perspective a érodé jeudi et vendredi les gains des métaux de base.

«Après la forte progression des cours (en début de semaine), le marché pourrait rester sous pression à court terme», a estimé Xiao Fu, soulignant par ailleurs que la solidité des importations chinoises de métaux pourrait ne pas être durable, étant donné les niveaux élevés des stocks, notamment de cuivre, «à un niveau record au-delà de 1 million de tonnes» entreposées à la Bourse des métaux de Shanghai.

Le CUIVRE, baromètre du marché, est monté mercredi à 8162$ la tonne, au plus haut depuis le 19 octobre.

Le même jour, le ZINC grimpait à 2101$ et le PLOMB à 2328,50$, des sommets depuis le 2 octobre, tandis que l'ALUMINIUM atteignait 2148$ et le NICKEL 17 910$, leurs plus hauts niveaux depuis respectivement le 19 septembre et 10 octobre.

L'ÉTAIN a grimpé mercredi à 23 250$, un sommet depuis début avril, soutenu de surcroît par un effondrement de 28% sur un mois en novembre des exportations d'étain de l'Indonésie, où des pluies torrentielles ont affecté la production minière et les acheminements, venant creuser un déficit déjà important sur le marché mondial. L'Indonésie est le premier pays exportateur d'étain au monde.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8061$ vendredi contre 8035$ une semaine plus tôt vers la même heure.

L'aluminium valait 2120$ la tonne contre 2080$.

Le plomb valait 2300$ la tonne contre 2199$.

L'étain valait 23 100$ la tonne contre 21 600$.

Le nickel valait 17 819$ la tonne contre 17 113$.

Le zinc valait 2083$ la tonne contre 2019$.