Les prix du pétrole ont clôturé en nette baisse jeudi à New York, pénalisés par les craintes d'impasse budgétaire aux États-Unis, premier consommateur de brut mondial, en attendant les chiffres de l'emploi américain vendredi.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a reculé de 1,62$ à 86,26$, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Le Congrès et le président américains ne sont pas d'accord sur la manière» de prévenir une impasse budgétaire aux États-Unis, «et le marché craint que l'on se dirige en conséquence vers un mur budgétaire», à savoir une cure d'austérité forcée au 2 janvier, faute d'accord, a indiqué Fadel Gheit, de Oppenheimer.

«Cela aurait un impact désastreux sur l'économie américaine», encore vacillante, et «ferait baisser les cours des matières premières» et de beaucoup d'autres actifs (...) donc les courtiers nagent en pleine peur de l'inconnu», a-t-il détaillé.

Par ailleurs, le marché du brut a été miné jeudi par l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) de perspectives économiques moroses pour la zone euro, a-t-il poursuivi.

L'institution de Francfort a en effet pris acte de l'accélération de la dégradation de l'économie dans la zone euro, indiquant prévoir désormais une contraction du PIB de la zone euro de 0,3% en 2013, alors qu'en septembre elle tablait encore sur une croissance de 0,5%.

Le recul des prix était cependant limité par des «tensions géopolitiques au Moyen-Orient» qui faisaient peser des craintes de perturbation de l'offre dans la région, ont souligné les experts de Commerzbank.

Ces derniers pointaient «l'escalade (des violences) en Égypte», mais aussi la poursuite des combats en Syrie et les incertitudes autour du dossier nucléaire iranien, qui alimentaient les craintes de perturbations dans l'offre de brut dans la région.

Les opérateurs attendaient également la publication vendredi des statistiques mensuelles sur l'emploi et le chômage aux États-Unis, un indicateur crucial pour juger la reprise de la croissance et de la demande du premier consommateur mondial de brut.

De bon augure avant ces chiffres, les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé fortement pour la troisième semaine de suite aux États-Unis après leur poussée provoquée par le passage de l'ouragan Sandy sur le nord-est du pays.