Les prix du pétrole ont nettement progressé mardi à New York et à Londres, alors que les Américains se rendaient aux urnes pour choisir leur président et renouveler une partie du Congrès des États-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre s'est envolé de 3,06 $ à 88,71 $, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

De même, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'est hissé de 3,34 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE), à 111,07 $.

Dans le sillage de Wall Street, qui montait d'environ 1% en deuxième partie d'échanges alors que se rapprochait l'issue des élections américaines, les prix du brut new-yorkais ont profité d'un regain de l'appétit pour le risque et effacé une partie des pertes enregistrées au cours des dernières semaines.

Les cours du pétrole ont ainsi bondi de 3,57 $ en cours d'échanges, jusqu'à 89,22 $, avant de clôturer à des seuils plus vus depuis le 23 octobre.

«Les courtiers essaient de se positionner dans l'attente d'en savoir plus mais il n'est pas certain que l'on connaisse l'issue (de cette élection) dès ce soir», a relevé John Kilduff de Again Capital, notant par ailleurs la faiblesse du volume d'échanges.

Or, de faibles volumes ont tendance à accentuer la volatilité du marché, et à accentuer les mouvements violents de hausse ou de baisse.

Quelque 200 millions d'Américains ont commencé tôt mardi matin à choisir entre le président démocrate sortant Barack Obama et son rival républicain Mitt Romney, après une campagne acharnée dont le résultat s'annonçait sur le fil du rasoir selon les sondages.

Selon de nombreux observateurs, le marché du brut pourrait être revigoré par une victoire de M. Obama, qui affiche son soutien à la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed) - dont les injections de liquidités dans l'économie stimulent les achats de matières premières.

Pour David Bouckhout, de TD Securities, les prix du brut new-yorkais profitaient également d'un léger fléchissement du dollar, ce qui favorisait les achats d'actifs libellés dans cette monnaie, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Par ailleurs, des problèmes persistants de transport et de raffinage créaient une pénurie d'essence de plus en plus préoccupante dans la région de New York et l'État de New Jersey notamment, une semaine après le passage de l'ouragan Sandy, et «ces craintes pour l'approvisionnement jouent sur les cours», accentuant leur hausse, selon M. Kilduff.

Toutes les raffineries de la côte Est ne se sont pas remises en route, a noté M. Kilduff.

La raffinerie de Bayway à Linden (New Jersey), possédée par Phillips 66, a annoncé lundi sur son site internet qu'elle ne reprendrait pas l'intégralité de ses opérations avant «deux ou trois semaines».

Les prix du Brent ont été soutenus, quant à eux, par un regain des tensions à la frontière entre le Yémen et l'Arabie saoudite, le principal exportateur de brut du monde, ce qui ravivait les inquiétudes géopolitiques au Moyen-Orient.

Deux garde-frontières saoudiens ont été tués lundi dans une embuscade tendue par des hommes armés partisans d'Al-Qaïda qui tentaient de franchir la frontière sud en direction du Yémen.