Des mois d'attente pour avoir l'électricité. Des dizaines d'appels au service à la clientèle. Traiter avec Hydro-Québec a parfois les allures d'une bataille. Récit du parcours d'un combattant qui a dû s'armer de patience pour voir sa résidence branchée au réseau d'électricité.

Jean Michel Lévesque construit actuellement une maison à Eastman, dans les Cantons-de-l'Est. Le 12 avril dernier, il a fait une demande de branchement à Hydro-Québec. Sans se douter qu'il lui faudra attendre plus de six mois avant de pouvoir ranger sa génératrice. «Mon dossier a dû dormir pendant des mois, croit-il.

«On ne savait pas ce qui se passait.» Désespéré, il a même écrit au président et directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, dans l'espoir de voir son dossier avancer. Sans succès.

En août, Jean Michel Lévesque entre en contact avec un technicien d'Hydro-Québec qui lui explique qu'il devra débourser 2000$ pour l'installation de poteaux. Une somme qui grimpe rapidement à 7500$. Une fois l'autorisation obtenue auprès du voisin de M. Lévesque pour une servitude, un sous-traitant vient installer les poteaux. Puis, il revient de nouveau pour reprendre les travaux qui ont été mal exécutés. Hydro-Québec s'engage alors à brancher la résidence de M. Lévesque le 12 octobre. Finalement, c'est le 18 octobre, en après-midi, que la maison rejoindra le réseau d'électricité. Ce jour-là, Jean Michel Lévesque écrit une lettre à la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, pour lui faire part de son exaspération.

De juin à octobre, M. Lévesque a déboursé près de 1000$ par mois pour faire fonctionner la génératrice nécessaire aux travaux.

Il déplore la lenteur avec laquelle son dossier a été pris en charge et le manque d'information sur les étapes à suivre pour obtenir un branchement. «J'ai appelé le service à la clientèle des dizaines de fois, raconte-t-il. On disait que c'était de ma faute. Il y a peut-être des étapes que je n'ai pas faites. Mais, il y avait un manque d'information et de l'arrogance. Ils sont là pour excuser Hydro-Québec, pas pour entendre ce qu'on a à dire.»

Craignant de s'engouffrer dans un labyrinthe bureaucratique, Jean Michel Lévesque refuse de porter plainte contre la société d'État. «Je n'ai pas l'énergie, explique-t-il. Quand on construit une maison, on a bien d'autres préoccupations. Je ne veux pas me battre contre Hydro-Québec.»

M. Lévesque pourrait bien ne pas être au bout de ses peines. «Je pense que le transformateur qu'ils ont installé n'est pas assez puissant, dit-il. Quand la thermopompe part dans la maison, les lumières baissent. Il va falloir que je rappelle...»